La rencontre tripartite entre les ministères de l'Education nationale et du Travail et les syndicats de l'éducation a été boycottée par six formations syndicales. Le Snapest, l'Unpef, le Cla, le Satef et le Cnapest ont opposé un niet catégorique aux représentants des deux ministères. La décision a été prise à l'issue d'une réunion tenue hier. Les syndicats concernés ont mis en exergue le fait que le dossier de la retraite anticipée n'est pas du ressort du ministère de l'Education nationale , mais de tout le gouvernement. Le syndicat des corps communs de l'éducation, la fédération Ugta des travailleurs de l'éducation, le Snte et le Snapap/Felfoul ont pris part à la réunion de médiation organisée par le département de Nouria Benghebrit. La rencontre a été l'occasion pour les représentants du ministère du Travail de présenter l'impact du maintien de la retraite anticipée, notamment dans le secteur de l'éducation, qui a enregistré 60 000 demandes de départ à la retraite. Les syndicats ayant boycotté la rencontre maintiennent leur mot d'ordre pour la grève de demain. «Nous aurions souhaité l'ouverture des canaux de dialogue et de concertation sur le dossier de la retraite anticipée et de la sauvegarde du pouvoir d'achat des travailleurs», expliquent les représentants des syndicats, dans un communiqué diffusé après leur rencontre. Ces derniers déplorent le fait que la médiation tentée par le département de l'Education nationale soit réduite à «une journée d'information sur le régime de la retraite sans aucune promesse ni perspective». Les six syndicats expriment par ailleurs leur disponibilité au dialogue avec les parties ayant un pouvoir de décision sur les dossiers qui motivent le mouvement de protestation. Ils continuent donc à refuser que les travailleurs soient sollicités à faire face aux impacts de la crise, sacrifiant encore des acquis. Les syndicats appellent donc à la mobilisation de tous les syndicats et des travailleurs pour prendre part à la grève cyclique prévue à partir de demain. Les revendications ont trait à l'annulation du projet d'amendement du code du travail relatif à la suppression de la retraite anticipée. La plateforme de doléances inclut aussi la consultation et la participation des syndicats autonomes dans la confection du nouveau code du travail. Les syndicats réclament enfin des mécanismes de protection du pouvoir d'achat des travailleurs. A souligner que le Syndicat national des corps communs de l'éducation s'est démarqué de ce mouvement de protestation. Dans une déclaration à El watan, le président de ce syndicat, M. Bahari, dénonce «la récupération politique» du dossier de la retraite. Le syndicat, qui représente 200 000 travailleurs des corps communs, estime que les formations protestataires ont «exclu la question de la révision des statuts spécifiques dans certains secteurs. L'intersyndicale n' a pas pris en compte la réalité de milliers de travailleurs dont les salaires ne dépassent pas le SNMG. Le maintien de la retraite anticipée n'arrange que les travailleurs dont les salaires ont été augmentés à plusieurs reprises».