La société civile de Béjaïa a, encore une fois, fait preuve de mobilisation et de solidarité en se présentant en masse, hier au tribunal de Béjaïa, pour soutenir Yanis Adjlia, un militant poursuivi en justice dans le cadre de ses activités associatives. Outre une foule de citoyens, des militants et des représentants de partis politiques (MDS, PST et RCD) étaient présents au rassemblement, devant le tribunal, organisé par un collectif de soutien né à l'occasion, à côté de représentants et de militants de syndicats dont le Snapap et le CLA, et des représentants du bureau local de la Laddh, du Café littéraire de Béjaïa et du Comité de solidarité avec les travailleurs. Yanis Adjlia, président des associations Adic de défense des consommateurs et Cité CNS, a comparu pour répondre du chef d'accusation d'«incitation à attroupement» dans l'affaire qui l'oppose au président de l'APC de Béjaïa, après qu'il ait contesté le remplacement «coûteux et inutile», en mars dernier, de la statue du Soldat inconnu, au centre-ville de Béjaïa. Le militant a répondu, aussi, du chef d'accusation de «faux témoignage et diffamation», dans une autre affaire l'opposant à un promoteur immobilier. La défense de l'accusé a été assurée par un collectif de quatre avocats, dont certains ont fait le déplacement de wilayas aussi lointaines que Ghardaïa et Laghouat. Le verdict sera connu le 8 novembre. A sa sortie de l'audience, Yanis Adjlia, ému, a déclaré devant les journalistes : «Outre mes avocats, je remercie cette foule qui me soutient. Cela me fait chaud au cœur et prouve que Béjaïa est toujours insoumise et indomptable.» L'un de ses avocats, maître Bakouri, a déclaré, pour sa part, que «toutes les conditions d'un procès équitable ont été assurées».