Jugé hier dans une affaire qui le met en cause avec la municipalité de Béjaïa et un propriétaire de terrains à la cité Nacéria, le militant associatif engagé, Yanis Adjlia, président des associations Adic (Association pour la défense et l'information des consommateurs), a eu, selon son propre avocat, un procès équitable, dont le verdict ne sera connu que le 8 novembre prochain. Le mis en cause est accusé d'avoir initié une pétition d'opposition à un groupe immobilier «propriétaire» d'un espace vert, situé à proximité de la direction de l'éducation et la cité Cnds, pour ériger un immeuble privé. Yanis Adjlia est aussi poursuivi par l'APC de Béjaïa dans deux autres affaires, dont une «incitation à des troubles à l'ordre public», suite à une campagne de protestation dans l'affaire du remplacement de la statue du soldat inconnu se trouvant à la cité Benboulaïd». Le militant qui est président de deux associations risque de perdre ses agréments et même des peines de prison ferme. Connu pour son activisme pour diverses causes, le jeune Yanis Adjlia a eu hier un soutien conséquent de la société civile venue en force pour assister de l'extérieur au procès. Des citoyens, des syndicalistes, des militants associatifs ont tenu un rassemblement de soutien devant le tribunal de Béjaïa, où le militant comparaissait pour des chefs d'accusation relatifs à ses activités dénonciatrices des responsables locaux. Dans les communiqués respectifs, le Café littéraire et la Laddh dénoncent un procès, qui n'a de valeur à leurs yeux qu'une forme d'intimidation et l'extinction des voix dissonantes. Pour le Café littéraire, il s'agit d'une «justice que le pouvoir politique illégitime actionne contre toute personne qui le gêne». La Laddh parle de «harcèlement de l'administration à l'encontre du militant associatif» et dit que le «procès vise le musellement d'un militant associatif, Yanis, Adjlia et les associations Adic et Cité CNS de Béjaïa, menacées de dissolution», et s'est mobilisée pour protester devant le tribunal de Béjaïa, une manière à elle de «sauvegarder les acquis arrachés de haute lutte et d'exiger le respect du droit et l'abandon de toutes les poursuites judiciaires». Aussi bien le procès que le rassemblement de protestation se sont terminés dans le calme. Les services de sécurité se sont contentés de surveiller de loin le mouvement de quelques dizaines de militants et d'adhérents de la société civile dans une action de soutien mais aussi et surtout de rappel aux pouvoirs publics que la liberté d'expression et de manifestation est garantie par la 1ère loi de la République et que «personne ne peut nier cette réalité», comme l'a indiqué un citoyen anonyme.