Le groupe des pays voisins de la Libye qui réunit l'Algérie, l'Egypte, le Niger, le Soudan, le Tchad et la Tunisie ne lâchera pas le Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale en Libye actuellement en grande difficulté face au maréchal Khalifa Haftar et Khalifa Al Ghowel. A l'issue des travaux de la 9e réunion des ministres des Affaires étrangères des Etats voisins de la Libye qui ont eu lieu mercredi à Niamey, les participants ont en effet réitéré, dans un communiqué final, «leur attachement au processus politique initié par les Nations unies visant une solution définitive et durable, à travers la mise en œuvre de l'Accord politique libyen, ainsi que leur soutien au Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale», présidé par Fayez El Serraj. En contrepartie de leur soutien, les chefs de diplomatie des pays voisins de la Libye ont encouragé le Conseil présidentiel à «former un gouvernement de large entente nationale, représentant toutes les forces politiques du pays» tout en exhortant la Chambre des représentants à «lui accorder, dans les délais, sa confiance conformément aux dispositions de l'accord politique du 17 décembre 2015». Le communiqué final de la rencontre a souligné également «la haute importance» de l'implication de toutes les composantes de la société, de tous les acteurs et de toutes les régions libyennes à l'aboutissement et à la réussite du processus politique. Rejet des interférences Par la même occasion, le groupe des 6 s'est dit opposé «à toute intervention étrangère» en Libye et demandé à être plus «impliqué dans la résolution» de la crise. «Les ministres ont réitéré leur refus de toute intervention militaire étrangère» et «ont appelé les Etats et les organisations qui veulent contribuer à une sortie de crise de tenir compte de leur évaluation, de leur position et de leurs vues dans la conduite de toute initiative», selon le texte du communiqué final. Le texte précise, par ailleurs, que «la lutte contre les groupes terroristes en Libye doit s'inscrire dans le cadre de la légalité internationale et (que) les opérations menées à cet effet doivent répondre à une demande du Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale». Les pays voisins de la Libye ont en outre souligné «l'extrême importance» de la réunion prévue fin octobre ou début novembre 2016 à Addis-Abeba entre le Comité des chefs d'Etat de l'UA et ceux des pays voisins de la Libye pour appuyer le processus politique en Libye. Les participants à cette rencontre se proposent ainsi de «mobiliser davantage d'efforts en vue d'assurer le règlement de la crise libyenne et d'œuvrer à la réalisation d'une entente nationale en Libye entre les parties en conflit, sans exclusion aucune, à l'exception des groupes terroristes classés par l'ONU». L'UA s'implique Présent à la rencontre, le vice-président du Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale libyen, Moussa El Kouni, s'est dit pour sa part «pleinement convaincu» que le traitement des défis auxquels son pays fait face «ne sera pas possible sans la coopération de la communauté internationale». Dans la foulée, il a précisé que le règlement de la crise doit d'abord commencer par une question «cruciale» consistant «à cesser tout traitement avec les corps parallèles au gouvernement d'union nationale, ce dernier étant le seul gouvernement légal en Libye», conformément à plusieurs décisions internationales, notamment les résolutions 2259 et 2278 du Conseil de sécurité appuyant l'accord politique et le gouvernement d'union nationale. Bien évidemment, l'allusion est ici faite aux nombreux pays qui s'ingèrent actuellement dans la crise libyenne et qui appuient financièrement et militairement les adversaires du Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale.