En dépit des quelques parcmètres installés en 2015 dans certaines artères dites huppées de la capitale, la loi du «mekass» a toujours pignon sur rue. Et ce ne sont pas les responsables de la wilaya qui vont nous contredire du diktat que continuent à dicter ces petits nababs de la rue, selon leur bon vouloir. Déjà que l'opération pilote présente des dysfonctionnements pour les usagers (certains n'y adhèrent pas ou refusent de s'en accommoder), les pouvoirs publics semblent faire du surplace pour la généraliser à travers les cités afin de mettre fin à la loi des voituriers. A dire vrai, entre le projet et son aboutissement, il y a loin de la coupe aux lèvres. Les mekassine de la voie publique sévissent en toute impunité, s'arrogeant toujours le droit de l'exploiter à leur guise. Un secret de Polichinelle, me diriez-vous ! On a beau seriner cette pratique de l'espace public conquis par l'informel, mais aucune mesure n'est venue mettre un terme à cette anarchie, qui plus est, prend parfois et par endroits une allure menaçante. Dans certains quartiers populeux de la ville, des bandes de jeunes traquent ceux qui, pour une raison ou une autre, osent garer leur carrosse sans s'acquitter du «dû», car ils se voient très vite rappelés à l'ordre. Et de quelle manière ! Il y a quelques jours, un cortège funèbre avait accompagné, après la prière mortuaire (salat el djanâzâ) une dépouille à sa dernière demeure. Une quarantaine de voitures étaient rangées aux abords du cimetière El Kettar. Au sortir de l'enterrement, les proches et amis du défunt, l'âme en peine, n'ont pas vu leurs véhicules immobilisés par les pinces à bloquer les roues qu'on appelle sabots... Ils ont eu affaire à une bande d'égrillards enclins à la flemmardise et au gain facile. «Vous devez casquer 100 DA pour le stationnement», lancent deux jeunes à l'endroit de ceux qui sont venus engranger les hassanate. Cent dinars pour chaque voiture garée, ça donne quand même un beau pactole pour une procession de véhicules! Un esclandre s'ensuit, mais les «gareurs», évitant quelque escarmouche avec les petits indécents, soutenus par d'autres compères bombant le torse, ont fini par leur donner la thune, non sans vitupérer. Comme quoi celui qui veut les hassanate, doit payer, pour reprendre l'expression du regretté boute-en-train Rouiched dans la fin du film Hassan taxi. Aussi, le prix du stationnement grimpe au gré de l'humeur du voiturier et selon la tronche du client, qui doit montrer patte blanche, au risque de se faire malmener et voir sa mécanique «bousillée». Ce «job» qui semble rapporter gros fait des émules au sein de jeunes, qui profitent de l'inertie des collectivités locales.