Devant le manque de parkings à Alger, les rues de la capitale demeurent cet espace tout désigné où des gardiens de voitures s'arrogent le droit de l'exploiter à leur guise. Un secret de Polichinelle, me diriez-vous ! Seulement, cet état de fait, qui n'obéit à aucune réglementation, prend des proportions inquiétantes au point de constituer une menace permanente vis-à-vis de la sécurité publique. Munis de leur gourdin, des voituriers non homologués par l'APC s'adjugent des pans d'espace public pour imposer leur loi devant l'indifférence de la puissance publique. Gare à celui qui s'aventure à stationner son carrosse sans s'acquitter du « dû », car il se voit très vite rappelé à « leur » ordre, sinon admonesté. Certains propriétaires de voiture, qui osent tourner le dos à cette conduite scélérate, sont passés à tabac par une meute de gardiens. Dans certains quartiers des bas-fonds de la ville, des bandes de jeunes se disputent des rues dont ils font leur chasse gardée. Ils usent d'entourloupette pour soutirer la thune à l'automobiliste qui, pressé de garer son véhicule, doit débourser rubis sur l'ongle et d'avance. Ça peut aller de 20 jusqu'à 50 DA. A la tronche du client. Dans le cas contraire, il aura droit à une surprise : il verra sa mécanique « bousillée » et dans le meilleur des cas, les pneus crevés. La batte du « gardien » - bombant le torse - est brandie comme l'épée de Damoclès, pour, le cas échéant, persuader les « réfractaires ». Ce « job », qui semble rapporter gros, fait des émules au sein de jeunes chômeurs qu'il serait judicieux de verser dans un créneau plus habile et moins enclin à la flemmardise. Au fait, qu'est devenue l'opération pilote des parcmètres annoncée, il y a une année par la wilaya ? Une mesure qui devait accompagner le nouveau plan de circulation, lequel a du mal à mettre de l'ordre dans une ville qui étouffe.