En 2012, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, annonçait que «l'Etat va placer les parkings publics sous l'autorité de la police», précisant qu'«il n'est plus possible de continuer à s'accommoder du comportement anarchique de jeunes désœuvrés qui s'autoproclament gardiens de parking». Une façon de réaffirmer la fermeté de l'Etat quant à l'éradication de l'anarchie régnant en maître dans la cité. En 2006, son prédécesseur, Yazid Zerhouni, avait tenté le coup à travers une circulaire relative aux «mesures d'encadrement des activités de surveillance des parkings de voitures». Une manière aussi de coller à la politique dite «tachghîl ecchabab». Soit. Mais qu'en est-il présentement, après ces deux décisions qui, le moins que l'on puisse dire ont fait chou blanc ? Des mesures que l'Exécutif a «pondues» pour ne pas être respectées, sinon foulées aux pieds. Car les bombeurs de torse et porteurs de batte, «difficiles» à dompter, continuent à sévir dans l'espace public, dictant leur loi et rackettant les automobilistes en quête d'une portion de stationnement le long d'un trottoir. Bien que dans certaines communes des autorisations d'exercice soient délivrées à des jeunes gardiens de parking (un trottoir serait-il un parking ?), l'anarchie a toujours pignon sur rue. L'automobiliste ne sait plus qui est gardien de parking et qui ne l'est pas ! Dès que vous rangez votre carrosse, un porteur de gourdin, se faisant passer presque pour un «gardien de la paix», sans gilet, ni carte, ni ticket, ni autre indice attestant qu'il est auxiliaire de la mairie, bondit de quelque coin pour vous sommer de lui verser la thune. Le tarif est tributaire de son humeur du jour, de la place qu'il vous réserve et de la tronche du «client» : 30, 50, voire 100 DA sont les dividendes récoltés par ces «meqqâssine» pour chaque voiture «garée». L'on s'interroge où va cet argent ? Dans la trésorerie de la «baladia» ou dans la poche du petit nabab ? Et si le «client» ose lui demander un justificatif en contrepartie d'un ticket, il lui fera entendre des vertes et des pas mûres. Une réplique qui jette le doute, ne laissant pas moins deviner que des gens de la municipalité s'acoquinent avec ces «collaborateurs» de l'ordre public, sous couvert d'une tâche subsidiaire. «Je ne suis pas voleur, Monsieur, mais je travaille», lance-t-il avec une mine déconfite à votre endroit. Comme quoi, vous faire soustraire des picaillons au nom de l'Etat est justifié ! La tranche la plus vulnérable qui daigne céder le «flouze» sans sourciller est la pauvre gent féminine, au risque de voir la bagnole de la dame amochée. Son binôme, le mâle, s'il rouspète, essuiera, dans le meilleur des cas, un chapelet d'insanités. Au fait, qu'en est-il de la mise en place de parcmètres annoncée maintes fois par la puissance publique ? Sauf si l'opération pilote a l'air d'un fétu de paille, un trompe-l'œil.