Des bénévoles cherchant à mobiliser les électeurs hispaniques pour voter dans trois semaines se sont activés dans le centre de la Floride ces derniers 15 jours. Pourquoi spécialement les hispaniques ? Selon de nombreux analystes, cette communauté pourrait bien décider du vainqueur de la course à la Maison-Blanche, et cela ne se présente pas bien pour les républicains. Depuis l'élection de 2012, la sévère crise financière qui sévit dans le territoire américain de Porto Rico a poussé des centaines de milliers d'habitants à s'installer en Floride (sud-est). Ils sont de fervents supporters de la démocrate Hillary Clinton et pourraient bien faire tomber dans son escarcelle cet Etat, l'un des plus cruciaux terrains d'affrontement pour la présidentielle. Un million de personnes d'origine latino se sont installées en Floride depuis 2012, pour la majorité en provenance de Porto Rico, plombé par une dette abyssale. Beaucoup ont choisi la région d'Orlando pour recréer leur foyer. Ils sont citoyens américains et ont donc le droit de voter aux Etats-Unis. A l'heure actuelle, 1,9 million d'Hispaniques sont inscrits, soit 15,4% des électeurs de Floride. Entre 2006 et 2016, leur nombre a bondi de 61%. Et la grande majorité est démocrate. La Floride est le troisième Etat le plus peuplé du pays. Mais plus que sa taille, c'est son statut de «swing state» — à savoir un Etat qui peut changer de camp d'une élection à l'autre — qui fait sa spécificité. La tâche est d'autant plus complexe pour l'aspirant-président que l'électorat floridien est tout sauf homogène : le sud penche côté démocrate, le nord côté républicain, et le centre est partagé même, si l'écart se creuse désormais grâce aux Portoricains. D'après la plus récente moyenne des sondages effectuée par RealClearPolitics, Hillary Clinton mène avec 5,5 points d'avance sur Donald Trump au niveau national. Mais, dans l'Etat du sud-est, sa marge n'est que de 3,5 points. Donald Trump s'est attiré l'antipathie des Hispaniques, en particulier des Mexicains qualifiés de «criminels» et de «violeurs» et en promettant de «construire un mur à la frontière américano-mexicaine pour endiguer l'immigration clandestine». Il a aussi a promis d'expulser quelque 11 millions d'immigrés en situation irrégulière aux Etats-Unis. D'après un récent sondage Pew, 58% des Hispaniques inscrits pour voter aux Etats-Unis soutiennent la démocrate et seulement 19% le républicain. Il ne reste à Hillary Clinton que d'espérer que toutes ces intentions de votre se concrétiseront durant le jour du vote. A mentionner que les Etats-Unis ont naturalisé quelque 6,6 millions d'immigrés au cours de la dernière décennie, et près de 730 000 l'an dernier.