Notre objectif est d'entrer définitivement dans le numérique, mais cela prendra du temps. Vous avez remarqué que nous avons inscrit dans notre programme l'industrie du savoir. Il faut commencer dès maintenant pour avoir les résultats dans plusieurs années», a déclaré le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à la fin d'une tournée, hier, dans les stands du 21e Salon international du livre d'Alger (Sila) au Palais des expositions des Pins maritimes (Safex), à l'est de la capitale. Il était accompagné du Premier ministre du Niger, Brigi Rafini, en visite officielle en Algérie. M. Sellal a demandé à Djamel Kaouane, directeur de l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP), d'installer rapidement une régie pour la publicité numérique. Dernièrement, le Premier ministre a adressé une circulaire, selon le site TSA, interdisant aux annonceurs algériens de faire de la publicité sur internet en utilisant les réseaux sociaux, tels que facebook ou l'outil Adwords de Google. M. Sellal a pris soin d'annoncer cette décision au responsable de l'ANEP. Dans la plupart des stands où il s'est arrêté — ceux de l'ENAG, des Etats-Unis, de la Suisse, de l'Irak, de la Jordanie, de la Tunisie, du ministère de la Culture, des Instituts culturels français, espagnol ou italien — M. Sellal a fait un véritable plaidoyer pour le livre numérique et pour les manuels scientifiques. «Il faut qu'on aille vite vers le livre électronique et l'édition numérique, dès l'année prochaine. C'est ce que j'ai dit aux participants étrangers. Les Algériens ont des capacités pour l'utilisation des nouvelles technologies. Sur le plan économique, la seule sortie pour l'Algérie est de maîtriser les sciences numériques. Nous devons nous intéresser à cette nouvelle industrie. Le président de la République et moi-même plaidons pour le renforcement de l'enseignement des matières scientifiques et techniques à l'école», a-t-il déclaré. Le Premier ministre a regretté le faible taux de réussite dans les filières mathématiques au baccalauréat. «Nous ne pouvons plus compter sur le pétrole, l'industrie ou l'agriculture. Nous devons aller vers l'économie numérique et l'économie du savoir. Nous en avons les moyens au niveau de l'université qui compte plus de 1,5 million d'étudiants. J'étais fier de rencontrer des intellectuels algériens vivant au Canada, certains sont mêmes des recteurs d'université, comme à Toronto. Ils ont constaté que nous avons des capacités. Il faut régler le problème du lien à établir entre la modernité et notre formation. Cela est possible. Il est impératif d'engager une réflexion», a soutenu le Premier ministre. Pour lui, le livre algérien doit être exporté, trouver de nouveaux marchés. «J'ai demandé à tous les éditeurs algériens de commencer l'exportation du livre, mais il me semble qu'on en est encore loin. C'est à travers le livre qu'on fait connaître sa culture», a-t-il soutenu. Au niveau du Haut-Commissariat à l'amazighité, le Premier ministre a plaidé pour que les ouvrages en tamazight soient traduits vers les autres langues. L'ambassadeur des Etats-Unis à Alger, Joan Polaschik, a remis à Abdelmalek Sellal deux ouvrages écrits par Barack Obama, le président qui termine son second et dernier mandat début novembre. Au niveau du stand d'un éditeur britannique et dans celui de la Russie, M. Sellal a usé de quelques mots en anglais et en russe. Il a même plaidé pour «la démocratie des langues»...