Les travailleurs et le corps médical de l'Etablissement public de santé (EPS) Abdelkader Bencharif à Ali Mendjeli ont marqué, jeudi dernier, un arrêt de travail de deux heures, suivi d'une marche de protestation au sein du même hôpital. Ce mouvement, organisé sous l'égide de l'UGTA, du Snapap et du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a rassemblé tous les employés de l'hôpital, les administrateurs, les médecins et les paramédicaux. Il avait pour objectif de dénoncer l'abus et la marginalisation exercés par l'administration sur les travailleurs. Selon le Dr Messaoud Khiri, président de la section syndicale du SNPSP à l'hôpital Bencharif, les praticiens demandent la prise en considération de leurs requêtes concernant la prime sous toutes ses formes des années 2015 et 2016, dans les délais les plus brefs. Parmi les revendications citées par les protestataires figurent également le non-paiement des primes de rendement, de garde, des échelons, d'avancement dans la carrière et autres. «Nous n'avons pas reçu la prime de passage de grade depuis septembre 2015, sans compter les autres primes qui sont un droit absolu. Quand nous avons saisi la directrice de l'établissement, elle nous a affirmé que le budget supplémentaire octroyé à cet hôpital est insuffisant pour couvrir les primes. Elle a ajouté qu'elle n'a reçu que 3 milliards de centimes au lieu de 12. Cette somme ne couvre que deux trimestres de rendement et non pas une année», a déclaré M. Khiri, estimant que cet établissement est complètement marginalisé par les autorités, malgré les conditions difficiles dans lesquelles exercent les travailleurs. Le Dr Messaoud Khiri a affirmé qu'une plate-forme de revendications, accompagnée d'une lettre explicative du problème, dont El Watan détient une copie, a été adressée au directeur de la santé de Constantine (DSP), au wali de Constantine, à l'inspection du travail et aux tutelles des syndicats mentionnés plus haut afin que la situation soit réglée rapidement. Notre interlocuteur a affirmé que ce mouvement ne sera pas le dernier au cas de non-prise au sérieux de leurs requêtes par les autorités saisies. «S'il n'y a pas de décisions concrètes concernant ce problème, nous allons saisir le ministère de la Santé afin de passer à une grève de longue durée», a-t-il conclu. Pour sa part, Amor Bentouati, directeur de la santé de la wilaya, a affirmé qu'il a saisi la tutelle à ce propos et il a demandé un budget supplémentaire pour l'établissement. «Il s'agit seulement d'un retard de versement du budget et le problème sera réglé prochainement. Il sera débattu dimanche (demain ndlr) lors d'une réunion avec les directeurs de wilayas», a-t-il affirmé.