Au programme, les chansons de son album éponyme en arabe algérien, en chenoui (berbère) et des reprises. Le public montréalais a rendez-vous ce soir, dimanche, avec la chanteuse pop algérienne Amel Zen. Elle se produira à la salle Le National dans le cadre de la 17e édition du Festival du monde arabe. Arrivée depuis quelques jours dans la métropole canadienne, Amel Zen a pris le temps de s'imprégner d'une ville où vit la grande majorité des 100 000 Algériens du Canada. Au programme de son concert: le répertoire de la chanteuse puisé dans son album éponyme sorti en 2013 et quelques reprises au bonheur des habitués du Festival du monde arabe qui ne sont pas que « communautaires ». D'ailleurs, le festival est un incontournable de la scène culturelle de cette ville cosmopolite. Très couru par le public ouvert à la diversité, il présente une programmation très éclectique qui est tout sauf folklorique. « Le public montréalais est curieux. J'aime cette curiosité artistique », a-t-elle expliqué en entrevue avec El Watan après son passage sur les ondes de Radio Canada pour promouvoir son concert. « Je ne fais pas de la musique que pour le public algérien ou que pour la communauté. Je pense qu'il faut aller au-delà et montrer au monde cette Algérie moderne », ajoute celle qui vient tout juste de revenir des Etats-Unis où elle a participé à OneBeat, un programme d'échange interculturel. Ce soir, le public aura l'occasion d'écouter son dernier Single Tlata qui remet au goût du jour un ancien texte de Melhoune de cheikh Mohamed El Nejjar, Tlata zahoua ou mraha (les trois passions). Elle lui donne une nouvelle vie avec des sonorités rock. Artiste de son temps, la trentenaire en a fait un vidéo clip disponible sur Youtube et dont la réalisation a été confiée au Mexicain Julio Carlos Zapata. Actuellement, il dépasse les 800 000 visionnements. « Ce que j'aime dans les médias sociaux c'est que ça donne l'égalité des chances pour tout le monde. On n'est pas dans le favoritisme. Si vous mettez une vidéo sur youtube et qu'elle devient virale, les portes des labels peuvent s'ouvrir, des rencontres artistiques deviennent possibles… », explique cette ancienne candidate de l'édition 2007 de Alhane wa chabab (la star académie algérienne). Avant ce vidéoclip, Amel Zen avait lancé un autre Single El Warda (la fleur) dont les arrangements et la production du son ont été confiés à Safy Boutella. Un autre clip connait aussi du succès sur Youtube, Kan ikoulli (il me disait) avec plus de 400 000 visionnements. Architecte de formation et ancienne élève de l'Association de musique andalouse El Kaissaria de Cherchell (Tipaza), Amel Zen chante aussi en chenoui (berbère de la région de Gouraya). Sa chanson Yelis Iyourayen (La fille de Gouraya) est un hommage aux femmes de la région. De père chenoui et mère chaouie, « elle pratiquait, nous a-t-elle confié, cette langue lors des week-ends chez sa grand-mère ». Son album « d'essence ethno- pop algérienne comporte douze chansons. Elle est l'auteur-compositrice de huit titres. Deux autres ont été réalisés en collaboration avec des auteurs-compositeurs, Messaoud Agrane, Yanis Djama, Yacine Meziane et Gargour Amine, un titre du patrimoine, un instrumental, une reprise en berbère et le remix du single Kan I'koli fait par The Crossfaders. Les sujets abordés sont variés, entre autres, l'amour, la trahison, la nostalgie, l'enfance, l'hypocrisie », expliquait-elle à El Watan à sa sortie. Sur scène, Amel Zen sera accompagnée par un orchestre venu d'Algérie auquel se sont joints quelques musiciens montréalais de la diaspora algérienne. Elle participe au Festival du monde arabe avec le soutien de l'Agence algérienne du rayonnement culturel (AARC). La salle Le National a vu plusieurs artistes algériens se produire ces dernières années dont Amazigh Kateb. Elle peut accueillir jusqu'à 750 spectateurs.
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