Aujourd'hui, le système des retraites en Algérie est fondé sur le principe de la répartition. Cela signifie que les retraites sont financées par les actifs actuels qui se voient prélever des cotisations de leurs revenus professionnels au bénéfice, donc, des retraités du moment. Contrairement au principe de capitalisation où les travailleurs actuels épargnent pour leur propre retraite, les pensions sont servies aux retraités à proportion du capital accumulé pour eux à cet effet. Ce système s'apparente à une forme d'assurance-vie. Une des caractéristiques majeure du régime par répartition est qu'il est applicable IMMEDIATEMENT alors que celui par capitalisation se construit progressivement. Ainsi, il paraît naturel qu'en Algérie, au lendemain de son indépendance, le pays ait opté pour ce régime par répartition. Une autre comparaison faite entre les deux régimes est que celui par répartition est souvent vu comme plus noble que celui par capitalisation car il incarne la solidarité intergénérationnelle, quand le régime par capitalisation favorise l'individualisme. Mais cette vertu de solidarité peut très vite atteindre ses limites, notamment lorsque la pyramide des âges n'est pas favorable, ce qui sera le cas en Algérie dans une vingtaine d'années. En effet, le système actuel (par répartition) ne fonctionnera plus, du fait du nombre insuffisant d'actifs pour financer les retraites. Il faudra donc réfléchir à un nouveau système de retraites plus adapté, pour lequel nos propositions seraient les suivantes. 1- Rallonger progressivement la durée des cotisations en retardant l'âge de départ à la retraite. 2- Faire cotiser davantage les actifs pour accroître progressivement, dans la mesure du possible, le montant des prélèvements. 3- Créer dès à présent des opportunités d'une retraite complémentaire par capitalisation et s'assurer d'une adhésion quasi-totale à ce régime de retraite, le régime actuel (par répartition) fonctionnant très mal dans un pays où la taille de l'économie informelle est importante. Complément de retraite En plus de ces leviers, qui pourraient assurer la pérennité du régime de retraite, une autre mesure serait envisageable ; elle consisterait à préparer la population à cotiser pour un complément de retraite par capitalisation. Cette cotisation pourrait se faire à titre individuel ou par les entreprises, via des contrats collectifs souscrits auprès de compagnies d'assurances de personnes. Ainsi, l'employeur peut décider d'affecter à l'ensemble de ses employés une petite partie du salaire pour la constitution d'une retraite complémentaire qui fonctionnerait par capitalisation. Au regard des différents modèles et des diverses expériences, il est clairement établi aujourd'hui que le régime idéal serait un régime mixte, le tout serait de savoir définir la part optimale de chaque régime, de savoir les piloter et les transformer dans le temps. Il faudrait également agir sur l'emploi informel, qui constitue un point de blocage, voire une réelle menace pour le régime de retraite, particulièrement lorsque ce dernier est basé sur le système de répartition. Il a été constaté dans plusieurs pays, notamment dans des pays africains, que les caisses de retraite ne pouvaient plus financer correctement les retraites alors qu'ils sont dans une situation de croissance économique et de pyramide des âges favorable. La principale explication à cela étant la taille de l'économie informelle. Il devient donc indispensable et nécessaire de réduire l'emploi informel et d'inciter tous les employeurs et employés à se déclarer pour cotiser au régime de retraite. En Algérie, c'est une raison supplémentaire, au-delà de toutes les autres raisons économiques, de combattre l'informel et d'installer durablement une économie formelle.