Travailler ou bien élever son enfant ? Un dilemme récurrent auquel toutes les mamans actives se heurtent un jour ou l'autre. Face à ce choix cornélien, les parents semblent avoir trouvé une alternative avantageuse autant pour leur progéniture que pour leur bourse : les crèches et autres garderies. En effet, depuis quelques années, la palette des modes de garde s'est trouvée étoffée, en particulier grâce à la création de crèches privées très plébiscitées par des parents ravis de pouvoir enfin concilier leur vie professionnelle et leur vie familiale. L'évolution de la famille sétifienne a aidé cette émergence de crèches et de garderies d'enfants. Elles sont nombreuses à Sétif. 12 agréées, selon les recensements de la direction de l'action sociale, mais beaucoup plus selon les différents placards et papiers affichés partout dans la ville et qui annoncent l'ouverture ou la proximité d'une crèche ou d'une garderie. Selon la réglementation en cours, les médecins, les psychologues, le personnel paramédical et les enseignants ouvrent droit à une autorisation d'activer dans ce domaine. L'autorisation est délivrée par une commission composée de gens de la santé, l'action sociale, la Protection civile, l'éducation… La commission étudie le dossier présenté par le postulant. Elle effectue une visite des lieux et délimitera ainsi le nombre de chérubins que la crèche pourra accueillir. Le matériel pédagogique et le personnel spécialisé (puéricultrices, éducatrices…) sont aussi une exigence du cahier des charges. Ces exigences n'étant pas toujours satisfaites, beaucoup d'établissements ont dû fermer leurs portes et d'autres se sont vu retirer leur agrément par la commission de contrôle. Cependant et comme dans tous les domaines, de nombreuses crèches activent dans l'illégalité totale, sans aucun document les y autorisant et surtout sans aucune assurance en cas d'accident. Des gens désireux de se faire de l'argent, possédant un appartement ou un local quelconque, réunissent quelques marmots, font appel à quelques jeunes demoiselles inexpérimentées, sans travail, que l'on peut changer chaque mois. Ils s'improvisent en crèches. Leur travail consiste à garder des gosses, durant la journée, à leur donner à manger, à les faire dormir durant la sieste et c'est tout. Aucun travail pédagogique ni d'éducation n'est fait. On garde juste les enfants le temps que les parents passent au travail et on est payé jusqu'à 3200 DA le mois. Les crèches sont, généralement, ouvertes entre 7h30 et 17 h. Les enfants y sont répartis par niveaux d'âge et de développement. La prise en charge des petits inclut, quant à elle, deux goûters, le déjeuner et diverses activités éducatives et ludiques. Certaines de ces crèches proposent également des cours d'arabe pour mieux préparer les tout-petits à la scolarisation. Côté santé, un médecin pédiatre doit obligatoirement être rattaché à la crèche et sera chargé du suivi médical de l'enfant pour pallier les risques de contagion et prévenir les maladies infantiles très fréquentes dans ces milieux. Les services d'hygiène y mettent aussi du leur et effectuent des visites d'inspection pour vérifier l'aménagement des locaux mais surtout la salubrité et l'hygiène des lieux. Autant de mesures qui rassurent les parents sur le placement des enfants dans les crèches agréées. Une gérante assure que tout est fait pour le bien-être et la sécurité des enfants. Ceux-ci sont assurés et reçoivent la visite de psychologues régulièrement. Aussi, elle nous confiera son inquiétude face à un phénomène qui s'est accru ces dernières années : les crèches au noir. « Ces établissements ne possèdent aucun registre du commerce et ne sont même pas déclarés. Une concurrence déloyale qui affecte énormément les crèches agréées. Leurs tarifs sont plus bas, ce qui attire les parents. Il ne faut pas oublier que ce travail au noir implique que les enfants ne sont ni assurés ni suivis médicalement. Ainsi, personne ne peut vérifier la conformité des lieux et du matériel », expliquera notre interlocutrice. Et de soulever la difficulté à trouver des puéricultrices qui acceptent de travailler dans le privé. Elles préfèrent s'orienter vers le public, où elles pensent être moins sollicitées. Les parents sont aux anges de voir leurs bouts de chou apprendre, ravis des progrès de leurs enfants. Ceux-ci évoluent dans un milieu sain et propice au développement aussi bien physique qu'intellectuel. La timidité des marmots s'efface pour laisser place à une innocente fierté. Par ailleurs, la prise en charge des enfants handicapés de différents stades doit être abordée de manière différente. Certains centres étatiques et quelques privés se sont spécialisés dans la prise en charge de ce type d'enfants, refusés dans les crèches existantes. Nabil Lalmi, Sewasen Ferrad