Une réunion est prévue le 15 novembre au ministère de la Santé avec les experts cliniciens et la direction de la pharmacie. Les patientes atteintes du cancer du sein présentant le gène Her2 positif et traitées avec le médicament Trastuzumab, un anticorps monoclonal recombinant spécifique des récepteurs Her2 dont le nom commercial est Herceptine, sont en arrêt de traitement depuis quelques semaines. Un produit de substitution, un biosimilaire CanMab enregistré en Algérie, malgré l'absence d'une réglementation imposant un certain nombre de restrictions à la vente et à la commercialisation, leur est proposé par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). Ce que les oncologues rejettent catégoriquement, exigeant que les patientes continuent à recevoir le même médicament. «Pour le moment, il est impossible de substituer sur ce produit pour les anciennes malades qui ont suivi ce traitement», sont unanimes à dénoncer les oncologues. Pour rappel, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière avait délivré une autorisation de mise sur le marché (AMM) de ce produit avec une indication limitée au cancer du sein et de l'estomac métastatiques et en situation adjuvante pour les nouveaux patients. D'ailleurs, des réserves ont été émises par rapport à ce produit par les experts cliniciens et transmises au ministère de la Santé en signalant qu'il ne s'agit ni d'un générique ni d'une copie. «Il ne peut être considéré comme biosimilaire qu'une fois la réglementation régissant cette catégorie de produits sera mise en place en Algérie», a-t-on notifié. Il a été également exigé que la prescription de ce médicament ne se fasse que sur le nom commercial et non pas sur la dénomination commune internationale (DCI) et seuls les nouveaux patients que ce soit pour le cancer du sein ou de l'estomac métastatiques surexprimant Her2 pourront en bénéficier. Des recommandations qui semblent être remises en cause puisque le produit princeps dont la durée de vie est de 48 mois et qui n'a eu que 30% du marché dans le dernier appel d'offres est distribué aux hôpitaux au compte-gouttes. «Le biosimilaire CanMab, dont la durée de vie est de 24 mois, ayant raflé le marché à hauteur de 70% est systématiquement livré en quantités importantes. Seulement 15% des patientes atteintes du cancer du sein surexprimant Her2 sont traitées par ce produit», précise un oncologue. On apprend, par ailleurs, qu'une réunion est prévue le 15 novembre au ministère de la Santé avec les experts cliniciens pour trancher cette question.