La jeune Imane Benrabie a décroché, jeudi soir, le premier Prix national Abdelhamid Benhedouga du meilleur roman, lors d'une cérémonie à la salle Bachir El Ibrahimi, à Bordj Bou Arréridj, à l'occasion de la clôture du colloque qui porte le nom de l'auteur du livre Le Vent du Sud. Le jury, composé des écrivains et universitaires Brahim Saâdi et Saïd Boutadjine, a décidé de primer le roman Yacine. «Dans ce roman, je raconte la situation actuelle en Syrie et j'évoque l'exil des familles fuyant la guerre. Des familles qui tentent de reconstruire leur vie à partir de zéro. Je me suis inspirée des témoignages et des images rapportées par mon frère, journaliste, de son voyage en Syrie. J'ai été très touchée par ce que j'ai vu», nous a déclaré Imane Benrabie, qui a écrit un autre roman, La symphonie de la mort et du jasmin sur les Palestiniens. «Ce qui se passe dans le monde arabe m'interpelle. J'espère que mes deux romans seront publiés. J'aime beaucoup lire les livres de Ahlem Mosteghanemi, Tahar Ouettar, Zhor Ounissi. J'ai participé à ce concours à la dernière minute. J'ai été encouragée par ma sœur Nadia Benrabie, qui est elle même écrivaine», a-t-elle ajouté. Sofiane Mokhenache a décroché le deuxième prix pour son roman La gestation d'une tortue. «Dans ce roman, je raconte tout ce qui se passe actuellement entre les gens de lettres et la presse. Je constate que les journalistes passent à l'écriture de romans. Et dans l'écriture littéraire actuelle, la poésie et le roman se mêlent souvent. C'est peut-être une tendance. Il y a aussi une histoire d'amour à travers laquelle j'évoque les problèmes actuels de notre société», a expliqué le jeune écrivain. En 2011, Sofiane Mokhenache a décroché le Prix du président de la République pour son roman social Ne pas laisser à la portée des enfants. Le philosophe Brahim Saâdi, qui a lu le rapport du jury, a annoncé que neuf manuscrits ont été étudiés. «Nous avons constaté un certain décalage entre les textes reçus et une faible maîtrise, parfois, de la langue. Nous avons relevé que certains textes ressemblent à des romans connus. Nous avons décidé de ne pas accorder de prix pour les deux manuscrits en français pour garder un certain niveau de qualité», a-t-il expliqué. Le premier prix Benhedouga, qui est doté de 500 000 DA, a été institué par le wali de Bordj Bou Arréridj, Abdelsamie Saïdoun, à l'occasion du Colloque international Abdelhamid Benhedouga, qui s'est déroulé du 8 au 10 novembre 2016. «Pour réactiver la vie culturelle à Bordj Bou Arréridj, nous avons décidé de relancer ce colloque, après quatre ans d'arrêt, en instituant ce prix national. Le ministre de la Culture a donné son accord pour que ce prix soit attribué une fois par an au meilleur roman algérien. La 15e édition du Colloque Benhedouga a pu se tenir grâce au soutien de l'entreprise Condor. Nous souhaitons que d'autres opérateurs privés participent à l'organisation d'événements culturels et, pourquoi pas, investissent dans le domaine de la culture et des loisirs. La nouvelle politique du gouvernement impose de trouver d'autres sources de financement à différentes activités en dehors du budget de l'Etat», a souligné Abdelsamie Saïdoun. Il a annoncé l'organisation prochaine d'un Salon national du livre à Bordj Bou Arréridj. Les invités du colloque ont été conduits à Bordj El Mokrani, nouvellement restauré, pour une petite visite touristique. Le 15e Colloque international Abdelhamid Benhedouga a étudié, à travers une trentaine de communications en plénière et en ateliers, la thématique de «Le roman et les arts entre l'expérimentation et de la critique». Plusieurs expériences romanesques algériennes ont été analysées par les universitaires et chercheurs (voir El Watan Week-end).