Les différentes manœuvres, d'approche, d'atterrissage et de décollage, effectuées par l'avion pour tester la nouvelle piste principale se sont déroulées en présence, en sus de la commission interministérielle d'homologation, d'une poignée de pilotes de la compagnie nationale Air Algérie, de responsables d'organismes de contrôle de la navigation aérienne et de sécurité aéroportuaires, du wali délégué d'El Ménéa, accompagné des autorités locales, des élus de la région et de quelques représentants de la presse. Normes internationales Au terme des différentes manœuvres d'essai et après constatation par la commission interministérielle d'homologation du parfait et rigoureux respect de la nouvelle piste aux normes internationalement reconnues en matière de transport aérien, un PV autorisant sa mise en exploitation a été signé. Réalisée, selon la fiche technique, pour un coût estimé à plus de 2 milliards de dinars, elle passe d'un linéaire de 3000 mètres à 3800 mètres. En parallèle, des travaux de mise à niveau de la piste principale, une opération d'élargissement des aires de mouvement touchant les bretelles et le parking d'avions, a été réalisée. Tout comme celles effectués sur les deux extrêmes de la piste pour permettre aux gros porteurs d'effectuer dans les meilleures conditions l'atterrissage et le décollage, créant ainsi des bouts de 450 mètres linéaires sur 45 mètres en béton armé. Pour s'aligner, se conformer et respecter les normes internationales en matière de sécurité et de fluidité du trafic, toute une opération de rénovation du réseau de radionavigation aérienne et télécommunications a été concrétisée. Toujours selon la fiche technique remise par la DTP de la wilaya de Ghardaïa, une étude pour le renforcement de la piste secondaire ainsi que le chemin de ronde longeant la clôture de l'aérodrome sur 14 km, a aussi été lancée pour un montant de plus d'un milliard de DA. Pour rappel, réalisé en 1954 par l'autorité coloniale à 2 km du centre de l'agglomération de l'ex-El Goléa (actuellement El Ménéa), l'aérodrome d'El Ménéa, qui s'étend sur une superficie de 411 hectares, n'a été ouvert au trafic aérien, après l'indépendance du pays, qu'en 1989, avec une piste principale de 3 000 mètres de long sur 45 mètres de large, et une piste secondaire de 1800 mètres de long sur 45 mètres de large ainsi qu'une aire de stationnement de 350 mètres de long sur 105 mètres de large. Il n'a subi, depuis, aucune intervention, à l'exception d'une opération de traitement des fissures de la piste principale, d'une partie de la voie de roulement effectuée en 2002 et d'une réfection en 2006, alors que où le dernier avion commercial s'y est posé remonte à 2003, avant sa fermeture aux vols civils. Population ravie Ce n'est qu'en novembre 2013, soit après 10 ans de «désertion» et d'absence de toute activité aérienne civile dans la région, pénalisant ainsi toute une population contrainte de se rabattre soit sur l'aéroport de Ouargla soit sur celui de Ghardaïa pour pouvoir voyager en avion, qu'un appareil ATR 72, qui effectuait la liaison Alger-Ouargla-El Ménéa-Tamanrasset a atterri sur la nouvelle piste de 3000 m sous les ovations et les youyous dans un air de kermesse avec baroud et zorna, donnant ainsi le coup d'envoi à l'exploitation de cette infrastructure aéroportuaire dont les retombées économiques pour la région sont réels. Rappelons, par ailleurs, que l'aérogare d'El Ménéa qui a été inaugurée le 30 mai 2013 par l'ex-ministre des Transports, Amar Tou, répond à quatre exigences majeures: fonctionnalité, sécurité, sûreté et design. Conçue comme une place couverte dotée d'un climat propre et d'un éclairage naturel, en R+1, elle abrite toutes les infrastructures fonctionnelles relatives au schéma opérationnel classique d'une aérogare : guichets d'enregistrement, salle d'embarquement, traitement des bagages, services techniques, cafétéria, hall arrivée, hall départ, espaces, PAF, Douanes, police. Au premier étage, une dizaine de bureaux spacieux et bien éclairés pour ce qui devrait être la direction de l'aéroport. Rappelons que cette réalisation, qui s'étend sur 2400 m2 a coûté plus de 660 millions de dinars, et ce, en sus des 1,7 milliard investi dans le renforcement de la piste principale de l'aérodrome (3000 m) et de ses annexes, tels que le parking avions, les bretelles de la piste et le parc automobile de 60 places. La capacité annuelle de traitement des passagers sera triplée, puisque l'ancienne aérogare avait une capacité de 60 000 passagers alors que la capacité d'exploitation actuelle est de l'ordre de 200 000 voyageurs. Elevée au rang de wilaya déléguée lors du dernier découpage administratif, la circonscription administrative d'El Ménéa, passage obligé pour les touristes vers le Grand Sud algérien, qui bénéficie d'un ambitieux programme de développement est en passe, grâce à toutes ces réalisations structurantes et celles à venir, de rattraper le temps perdu et de s'arrimer au train du développement de la wilaya et du pays. Avec l'aéroport international Moufdi Zakaria de Ghardaïa, la wilaya éponyme dispose ainsi de deux aéroports. Le premier de rang international, le second (celui d'El Ménéa) de rang régional.