La porte du FLN est ouverte à tous ceux qui veulent revenir, sans conditions, au parti», a une nouvelle fois déclaré le docteur Ould Abbès à l'ouverture du bureau politique. Pour celui qui occupe le poste depuis le 22 octobre, les anciens responsables du parti qui ont fui sous Amar Saadani ont répondu favorablement à son appel. «J'ai pris des initiatives et j'ai contacté des camarades et d'autres militants en colère», a-t-il poursuivi. Comme un butin de guerre, il énumère un à un les noms de ceux qui ont accepté de répondre favorablement à sa main tendue : Amar Tou, El Hadi Khaldi, Rachid Harraoubia, Abdelkrim Abada, Laâyachi Daâdoua, mais également Abdelkrim Ziari et Mohamed Seghir Kara et Moussa Benhamadi. Il a également confié avoir installé l'ancien ministre des Finances Mohamed Djellab à la tête de la commission des finances du parti. Pour lui, «il ne peut y avoir de stabilité et de sécurité dans le pays s'il n'y a pas de stabilité au sein du Front de libération nationale». Cet appel du pied intervient alors que les législatives de 2017 pointent à l'horizon et que les divisions internes risquent de coûter cher au parti. Mais pour le plus âgé dans l'histoire du FLN à occuper une telle fonction, la partie n'est pas gagnée d'avance, d'autant que la totalité des mouhafedhs ont été installés par Amar Saadani et la plupart aspirent à figurer sur les listes électorales en position d'éligibilité pour 2017. «Pour le moment, personne ne dit rien, car il est protégé par le président de la République, explique un ancien membre du bureau politique. Mais les intérêts en jeu sont tellement colossaux que rien n'indique que ceux qu'on veut écarter acceptent de céder leur place sans broncher.» Depuis quelques jours, une rumeur insistante annonce le limogeage de six membres du bureau politique, dont certains impliqués dans de sombres affaires d'argent avec des élus. Si M. Ould Abbès n'a pas procédé aux changements, ce serait dû à l'hospitalisation du président de la République en France. «La procédure a été retardée à la suite de l'hospitalisation du président Bouteflika, confie un membre du comité central. Elle devrait être à nouveau enclenchée à son retour.» Signe de l'exaspération du secrétaire général, il a lancé un avertissement à tous les cadres du parti qui parlent en son nom et qui promettent de figurer sur les listes des prochaines législatives. «J'interdis à qui que ce soit de parler en mon nom et de promettre des postes», a-t-il averti avant de menacer : «Je vous le dis officiellement, les élections ne vont pas se passer comme par le passé. Le parti appartient aux militants, la ch'kara (l'argent) c'est fini ! Le FLN reviendra à ses origines.»