L'Autorité nationale palestinienne (ANP) a condamné, dimanche, la décision du gouvernement israélien de légaliser les colonies sauvages construites sur des terres privées palestiniennes et d'interdire les appels à la prière par haut-parleur en Cisjordanie occupée. Nabil Abu Rudeineh, conseiller du président palestinien, Mahmoud Abbas, a indiqué dans un communiqué officiel que «ces mesures israéliennes mèneraient l'ensemble de la région au désastre». Il a également exprimé le «rejet total» de ces mesures par la Palestine et a averti que l'ANP appellerait le Conseil de sécurité de l'ONU et tous les organismes internationaux à empêcher la mise en œuvre de ces mesures israéliennes. Les colonies sont l'une des questions délicates qui font obstacle à la reprise du processus de paix, en suspens depuis avril 2014. Reyad Al Malki, ministre des Affaires étrangères de l'ANP, a indiqué plus tôt à la chaîne de radio La voix de la Palestine que le gouvernement israélien «cherche à tirer parti de l'atmosphère internationale et régionale actuelle en légalisant ses colonies». Le Hamas a, pour sa part, dénoncé «une provocation flagrante à l'encontre de tous les musulmans et une ingérence inacceptable dans leur culte». «Ce projet viole le droit international qui protège les lieux saints et les droits religieux et historiques de notre peuple», ajoute le mouvement de résistance palestinien. Le texte sur les colonies sauvages, ces implantations illégales non seulement aux yeux de la communauté internationale mais aussi de la loi israélienne, concerne la Cisjordanie occupée. Le texte sur les appels à la prière s'appliquerait aux mosquées en Israël ainsi que dans les territoires qu'Israël a annexés, c'est-à-dire le Golan syrien et El Qods. «Le gouvernement israélien s'attaque à l'appel à la prière, car il veut s'en prendre à toute présence arabe en général», a ainsi accusé, dans une vidéo, Ayman Odeh, chef de file de la liste arabe au Parlement israélien. Le gouvernement israélien, qui a fait le choix du «nationalisme étroit» veut transformer «le conflit politique en conflit religieux», a-t-il encore dit.