Pour certains, la nouvelle loi sanitaire comporte des avancées, mais des points doivent être reformulés car le rôle des Ordres est occulté. A l'issue des élections organisées la semaine dernière pour le renouvellement de la moitié des conseils régionaux, le président du Conseil national de déontologie médicale et président du Conseil national des pharmaciens, le docteur Lotfi Benbahmed, ainsi que le président du Conseil national de l'Ordre des médecins, Bekkat Mohamed Berkani, ont animé, hier, une conférence de presse où deux points étaient inscrits à l'ordre du jour, à savoir l'élection et la loi sanitaire. Les deux responsables se sont félicités du bon déroulement de cette élection et de la coopération sur le plan logistique du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. «Il y a une forte mobilisation de la communauté médicale pour réélire les membres de la moitié des conseils régionaux où 40 000 personnes ont voté», a souligné d'emblée le Dr Benbahmed, avant de signaler que le pourvoi introduit auprès du tribunal administratif de Bir Mourad Raïs portant plainte contre le code électoral par le président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), le Dr Merabet, a été rejeté pour incompétence. Le Dr Benbahmed a tenu à préciser : «Les syndicats ont un rôle à jouer et un élu au sein d'un syndicat et dans un parti politique ne peut être également élu au sein de l'Ordre, car l'élu de l'Ordre doit être apolitique.» Quant à la nouvelle loi sanitaire, le conférencier a estimé que globalement tous les points afférents à la pratique pharmaceutique ont été pris en compte, mais un problème reste encore posé concernant le chapitre relatif à l'Ordre. Il s'agit donc, a-t-il souligné, de l'inscription automatique du corps médical relevant du public, à savoir les médecins, les pharmaciens et les chirurgiens-dentistes, au tableau de l'Ordre. «Ce qui induit les praticiens à rester sous couvert de l'administration. Ce que nous refusons, car l'inscription doit être individuelle, le médecin est d'abord médecin avant de devenir fonctionnaire. On ne doit pas lui ôter la responsabilité médicale et son indépendance est fondamentale», a-t-il indiqué. Et de rappeler que le ministre, Abdelmalek Boudiaf, a promis de revoir ce point au niveau de l'APN. Abondant dans le même ordre d'idées, pour le Dr Bekkat, «les résultats sont à la hauteur de l'engouement de nos collègues, toutes catégories confondues, ils n'ont pas manqué de relever certaines préoccupations, notamment le point relatif à l'inscription à l'Ordre contenu dans la nouvelle loi sanitaire à laquelle les conseils de l'Ordre ont contribué et donné leur avis». «Nous considérons que cette loi comporte des avancées positives pour la structuration de la santé publique et privée à même de contribuer à la mise en place d'un système de santé national à la hauteur des espérances de nos concitoyens. Mais certains points doivent être reformulés, car le rôle des Ordres est occulté», a précisé le Dr Bekkat. Et de signaler : «Nous en avons fait part au ministre de la Santé qui a promis de rectifier les prérogatives de ces institutions une fois le texte arrivé à l'APN. Nous espérons que le rôle de ces instances sera aussi à la hauteur des prétentions de cette loi qui permettra un élargissement des prérogatives, à l'instar du texte de loi 90-17 portant inscription obligatoire et individuelle, des décisions exécutoires, etc.»