«Plus d'une centaine de pharmaciens activent illégalement en Algérie», a révélé hier le Dr Lotfi Benbahmed, président du conseil de l'Ordre des pharmaciens, lors d'un point de presse organisé au siège de l'organisation. Le même responsable a fait savoir que cette année, 50 officines ont été fermées en raison de violations juridiques, notamment la location de diplômes et la vente de médicaments sans ordonnance. Un laboratoire privé d'analyses et d'importation d'appareils à rayons X a également fait l'objet de fermeture, en attendant d'étudier les dossiers y afférents. Le Dr Benbahmed a estimé que ces dépassements sont les conséquences du manque de coordination entre l'administration et le conseil de l'Ordre des pharmaciens. «Le manque de coordination entre l'administration et le conseil de l'Ordre a permis à plus de 100 pharmaciens de travailler sans aucun respect de la loi», ajoutant que l'administration octroie des accréditations aux diplômés des instituts de pharmacie sans concertation avec le conseil de l'Ordre qui compte plus de 11 100 pharmaciens répartis à travers le territoire national. Il a, par ailleurs, déclaré que le travail du conseil, en collaboration avec les services du ministère de la Santé, a permis de dévoiler les dépassements enregistrés par 50 officines ayant fait l'objet de fermeture, car elles activaient sans respect de la réglementation en vigueur, entre autres la répartition géographique (1 pharmacien pour 5000 habitants). L'absence de l'inspection pharmaceutique sur le terrain, qui a la prérogative de faire le suivi du travail accompli par les pharmaciens a eu, selon l'intervenant, un impact négatif sur l'organisation du marché pharmaceutique en Algérie. D'autre part, le porte-parole a appelé à prendre la profession de pharmacien comme service public et non commerce pour le gain facile. Lors d'une réunion de l'assemblée générale du conseil de l'ordre des pharmaciens, qui a vu la participation de 436 pharmaciens, il a été décidé l'élaboration de nouvelles lois pour les pharmaciens de manière à assurer la qualité de service aux citoyens. Parmi les propositions avancées, on notera la séparation des trois ordres (médecins, pharmaciens, chirurgiens- dentistes), le maintien de l'indépendance des ordres et le caractère exécutoire de ses décisions, ainsi que la réaffirmation du principe d'inscription et de cotisation à l'ensemble des praticiens, secteurs public et privé confondus.