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Ces Algériens qui se soignent en Turquie
Après l'errance médicale, le transfert devient une nécessité
Publié dans El Watan le 16 - 11 - 2016

De nombreux Algériens, souffrant de pathologies complexes et qui n'obtenant pas de prise en charge de la CNAS, se débrouillent comme ils le peuvent pour se faire soigner à l'étranger, notamment dans des hôpitaux français et surtout turcs, où des facilités leur sont accordées.
Le petit Fouad et Mohamed (69 ans) sont atteints d'une pathologie sérieuse, mais n'ont pas bénéficié d'une prise en charge de la CNAS. Leur dossier, pourtant solide, a été rejeté par la commission médicale nationale (CNM) pour des raisons peu convaincantes. Rencontré à Istanbul (Turquie) dans un hôpital appartenant au groupe Acimabed, le père de Fouad Hellal nous raconte l'errance médicale qu'il endure depuis la naissance de son fils.
Avant le transfert du petit Fouad en Turquie, son père a effectué toutes les démarches possibles pour l'obtention d'une prise en charge, en vain. La CNM a refusé de la lui accorder. Pourtant le transfert du petit Fouad s'imposait, c'était une question de vie ou de mort. Fouad souffre depuis sa naissance de la maladie des os de marbre, une maladie orpheline dégénérative connue sous le nom d'ostéopétrose.
Cette maladie entraîne un dysfonctionnement des ostéoclastes et si le malade n'est pas traité, il mourra avant d'atteindre les dix ans. Au départ, témoigne le père, les médecins en Algérie l'ont assuré qu'ils ne pouvaient faire une greffe de moelle osseuse à Fouad qu'après l'âge de quatre ans. Mais, une fois les quatre ans atteints, les médecins l'informent qu'en Algérie, il n'y a pas de service infantile spécialisé dans le traitement de ce type de maladie...
Les déboires des malades
Le père de Fouad prend alors son mal en patience et se plie au verdict des médecins. Seulement, à l'âge de six ans, la situation se complique pour le petit Fouad qui commence à présenter certains handicaps. Il perd d'abord l'usage de la parole, puis l'ouïe et ensuite la vision, et ce, en raison de la compression des nerfs par la formation exagérée de tissus osseux au niveau de la base du crâne. Ces handicaps font craindre le pire aux parents, qui décident d'agir.
Ils entament des démarches pour un transfert à l'étranger. Le père prend attache avec plusieurs hôpitaux étrangers, notamment français et turcs ; il se renseigne sur la maladie de son fils, demande des détails sur le coût de l'opération et la nature de la prise en charge. Après avoir pesé le pour et le contre, son choix se porte sur l'hôpital du groupe Acibadem en Turquie en raison, explique-t-il, des forfaits qu'il offre pour les patients originaires du Nord de l'Afrique, des pays du Maghreb et en particulier les Algériens.
Fonctionnaire de son état, le père de Fouad n'a pas les moyens financiers, et compte sur l'aide d'âmes charitables pour réunir la somme nécessaire pour l'intervention. «J'ai lancé un appel sur facebook. J'ai diffusé des SOS sur des chaînes de télévision privées et dans les journaux, j'ai expliqué les souffrances de mon fils et la nécessité de son transfert à l'étranger, plus précisément en Turquie, pour une greffe de moelle osseuse. Le coût de la transplantation est de 85 000 dollars. Un montant plus ou moins raisonnable comparé aux tarifs d'autres hôpitaux», révèle le père. La transplantation de moelle osseuse du père au fils lui revient à 85 000 dollars, soit trois fois moins que les prix pratiqués dans d'autres hôpitaux.
Toutefois, le père de Fouad est confronté à un autre problème : comment faire pour sortir 85 000 dollars du territoire national, sachant que le montant permis ne doit pas dépasser le seuil maximum de 7000 euros. Le père fait encore des démarches auprès des institutions du pays pour le transfert de l'argent via une banque publique. Il finit par obtenir une dérogation pour le transfert, par le circuit légal, de la somme de 85 000 dollars directement à l'hôpital turc Acibadem. Le petit Fouad a effectué sa greffe et, aujourd'hui, il se porte bien. Il subira prochainement une autre intervention, se réjouit son papa, pour recouvrer l'audition.
Une prise en charge grâce aux âmes charitables
Le même itinéraire est suivi par Mohamed pour une greffe du foie et par d'autres Algériens pour des séances de radiothérapie. Le groupe Acibadem, à lui seul, traite une moyenne de 200 dossiers de patients algériens, transmis via leur bureau de liaison installé à Alger. Vu le nombre important de demandeurs et pour leur faciliter la tâche, le groupe envisage l'ouverture de deux annexes dans les grandes villes de Constantine et Oran.
Les patients algériens, explique Maria Ines Kurtulus, superviseur des relations internationales Afrique du Nord et région francophone, sont traités pour des pathologies relevant de l'oncologie, la neurochirurgie ou encore la chirurgie cardiaque. Récemment, l'hôpital a enregistré plusieurs demandes de transplantation d'organes. Sur quinze patients étrangers, deux Algériens sont hospitalisés à Acibadem. Les centres de transplantation d'organes, qui se sont multipliés en Turquie depuis 2010, effectuent une moyenne de 1300 greffes de foie et 3000 greffes rénales chaque année. Le groupe Acibadem à lui seul effectue une moyenne de 200 transplantations de foie et 100 de rein annuellement.
Le taux de réussite de ces interventions est de 92%, alors que le seuil fixé par l'Etat turc est de 80%. «Tout centre qui enregistre moins de 80% de taux de réussite dans la transplantation d'organes sera interdit d'activité», nous a confié le chef du service d'hématologie à Acibadem, le professeur Ramzi Amir, ajoutant que 70 à 80% des transplantations d'organes en Turquie se font sur la base de donneurs vivants. Comme dans tous les pays musulmans et pour des considérations religieuses, les Turcs refusent toujours les prélèvements sur cadavres d'un proche. Le professeur Ramzi Amir déplore qu'un cas sur 50 de transplantation se fasse seulement après prélèvement d'organes sur cadavre.
Retard dans la finalisation de la convention CNAS-groupe Acibadem
Malgré toutes les avancées enregistrées en Turquie en matière de transplantation d'organes, beaucoup de patients turcs sont sur liste d'attente. 25 000 attendent une greffe rénale, 2500 sont dans l'attente de greffe du foie, 750 d'une greffe du cœur et 70 d'une greffe de poumon.
Par ailleurs, notons que le groupe hospitalier turc Acibadem devrait signer, avant la fin de cette année, une convention avec la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNAS), mais celle-ci tarde à aboutir. Les responsables du groupe turc ignorent les raisons de ce retard, dès lors qu'un accord de principe a été conclu et des forfaits négociés pour des prises en charge en radiothérapie, cardiopathie pédiatrique, greffe hépatique et de moelle osseuse chez les enfants.
Une commission médicale de la Cnas s'est déplacée en Turquie pour visiter les infrastructures du groupe hospitalier Acibadem. À l'issue du séjour, les deux parties ont entamé les négociations relatives au transfert de patients algériens pour des soins en radiothérapie, cardiopathie pédiatrique, greffe hépatique et de la moelle osseuse chez les enfants. Ce sont les pathologies proposées par l'Algérie et pour lesquelles des arrangements financiers, sous forme de forfaits, ont été trouvés.
«Des considérations financières différentes sont envisagées pour des personnes souffrant d'autres maladies, envoyées avec une prise en charge de la Cnas», précise Maria Ines Kurtulus. Elle ajoute que le coût des soins pour des standards de qualité de stade A dans les hôpitaux turcs sont nettement inférieurs à ceux pratiqués par les structures sanitaires françaises avec lesquelles l'Algérie est liée par une convention.


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