Face aux questionnements des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) sur les augmentations d'impôts et taxes, et aux inquiétudes exprimées quant à la détérioration du pouvoir d'achat des citoyens, dans le sillage de la loi de finances 2017, le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, s'est voulu rassurant. Pour clôturer un débat plutôt timide autour du projet qui sera soumis au vote du Parlement la semaine prochaine, le ministre des Finances estimait, hier, que le gouvernement a ficelé un projet «équilibré» pour faire face à la nouvelle conjoncture économique. Hadji Baba Ammi, qui n'a pas été vraiment mis en difficulté par les députés — dont la majorité soutient la démarche du gouvernement et table déjà sur la prochaine législature —, souligne que le PLF-2017 vise à préserver les intérêts économiques du pays sans pour autant gommer la politique sociale de l'Etat. La baisse des revenus de l'Etat suite à la chute des prix du pétrole impose, selon le ministre des Finances, de «sauvegarder les équilibres financiers, de s'atteler à la diversification de l'économie sans pour autant remettre en question la politique sociale». Répondant aux interrogations de nombreux députés qui demandaient pourquoi le gouvernement a fixé la moyenne de 50 dollars comme prix de référence du baril de pétrole, et comment il ferait en cas de chute des prix de l'or noir, le ministre a estimé que le gouvernement s'est basé sur des études d'experts, ajoutant que le prix fixé permettra au gouvernement de faire face «à ses engagements et aux imprévus». Nullement démonté face à certaines critiques ciblant le gouvernement pour ce qui est de sa gestion du Fonds de régulation des recettes (FRR), le ministre a souligné que le FRR, qui n'est pas un «fonds souverain», a permis au gouvernement de faire face à la chute des prix du pétrole et à préserver les équilibres financiers, précisant que depuis l'année 2000, plus de 17 milliards de dinars ont été puisés dans le Fonds pour faire face à la volatilité des cours du pétrole et ses répercussions sur le budget de l'Etat. S'agissant du déficit du Trésor public, estimé à 13%, Hadji Baba Ammi s'est voulu également optimiste prévoyant un rétrécissement de ce déficit à hauteur de 8% en 2017 et de 1% en 2019. Par ailleurs, en réponse aux questions de la presse en marge de la séance plénière de l'APN, le ministre des Finances a assuré de nouveau que le projet de loi de finances 2017 permettra de préserver «la croissance économique et le pouvoir d'achat des citoyens». Il a expliqué notamment qu'«il y a certes des augmentations, mais qu'il y a énormément de dispositions qui sont là pour améliorer, booster et valoriser la croissance économique qui est restée à un niveau très élevé en comparaison avec celle des pays voisins et des pays pétroliers». Il a précisé que l'Algérie table sur une croissance de 3,9% pour 2017, alors que la croissance moyenne dans les pays exportateurs de pétrole ne dépasse pas 1,9%. A une question sur le montant de la dette fiscale, le ministre a répondu que sur les 7000 milliards de dinars de retards de paiement ou d'amendes fiscales, 5000 milliards sont dus par deux banques en liquidation : Al Khalifa Bank et la Banque commerciale et industrielle d'Algérie (BCIA).