Au total 34 postes budgétaires ont été affectés par le ministère de l'Education nationale à l'enseignement de tamazight à Alger contre deux postes seulement il y a deux ans, a indiqué mardi le secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad. Dans une déclaration à l'APS, le secrétaire général du HCA a ainsi reconnu : «Il y a un effort important effectué par l'Education nationale pour porter à un total de 34 postes budgétaires affectés à l'enseignement de tamazight dans plusieurs écoles de la wilaya d'Alger en attendant de généraliser à l'avenir cet enseignement à d'autres écoles.» Il a souligné que cette année, «une évolution est visible avec l'affectation de ces postes budgétaires», ajoutant qu'à titre d'exemple, les écoles d'Alger-Centre ont bénéficié de 18 postes au primaire et 7 autres au moyen. La direction de l'éducation (DE) de l'ouest et de l'est d'Alger ont aussi bénéficié du recrutement d'enseignants au primaire qui ont pris leurs fonctions à Maqaria, Baraki, Aïn Benian, Alger-Centre et Kouba. «Nous continuons à préparer l'affectation d'enseignants pour le moyen et le secondaire», a-t-il expliqué insistant pour dire qu'«il faut, pour cela, de nouveaux recrutements chaque année, rendus possibles grâce aux sorties de promotions de l'Ecole nationale supérieure de Bouzaréah laquelle a enregistré 60 inscriptions». A souligner qu' Alger fait partie des 32 wilayas qui enseignent le tamazight, notamment au niveau des chefs-lieux de wilaya. Au début de l'année scolaire 2016-2017, un collectif d'enseignants de la wilaya d'Alger avait exprimé son «regret» sur le fait que «malgré les affectations obtenues, les chefs d'établissement leur avaient indiqué qu'ils n'avaient pas reçu d'instruction des directeurs de l'éducation pour entrer en fonction». «Ce problème a été résolu depuis», a-t-il affirmé, ajoutant que «le HCA a demandé une réunion avec les directeurs de l'éducation pour que cette situation ne se reproduise pas à l'avenir». En Algérie, 711 postes budgétaires ont été affectés en deux ans à cet enseignement. Le statut facultatif : Le verrou Le Hca revendique la levée du statut facultatif de l'enseignement de tamazight, qui entrave le développement et la généralisation de l'enseignement de cette matière. Dans une récente déclaration à El Watan, le secrétaire général du HCA a estimé : «Le ministère de l'Education nationale doit prendre en charge l'effort de la sensibilisation autour de l'introduction et la généralisation de l'enseignement de tamazight.» Le caractère facultatif de cette matière reste l'écueil principal entravant le développement de l'enseignement de cette langue. Le département de l'Education est appelé à valoriser l'enseignement de tamazight «en provoquant cette demande sociale actuellement restreinte par ce statut d'appendice attribuée à tamazight», comme l'a souligné à maintes reprises le secrétaire général du HCA. Les représentants des enseignants réunis autour du collectif national pour la promotion de l'enseignement de la langue amazighe pointent également du doigt un volume horaire «désavantageant», souvent facteur dissuasif pour les élèves à s'inscrire parmi les effectifs concernés par la matière. A souligner que le Hca a également relevé la responsabilité des directeurs de l'éducation dans la promotion de l'enseignement de cette langue. «Sans l'engagement et l'implication des directeurs de l'éducation, la généralisation de cette matière est impossible», selon M. Assad, qui ajoute : «Je plaide pour des sorties mixtes (inspecteurs MEN-HCA).»