«Les résultats des analyses physicochimiques ont démontré l'inexistence de métaux lourds», selon la directrice de l'environnement. Fatima Bensalah, directrice de l'environnement de la wilaya de Ghardaïa, confirme à El Watan qu' «aucune atteinte à l'environnement n'a été relevée à El Maleh, après les 1800 cas de grippe aviaire confirmés en octobre dernier. Dès l'alerte donnée sur ces décès au lac de Sebkhet El Maleh d'El Ménéa, de centaines d'oiseaux migrateurs, un travail collégial et coordonné a eu lieu entre la Conservation des forêts, les services vétérinaires de la direction de l'agriculture, la direction de la santé et de la population et la direction de l'environnement, et ce, avec l'assistance de la Protection civile et des services de sécurité. Des prélèvements liquides et solides ont été expédiés par la direction de l'environnement de la wilaya de Ghardaïa, au laboratoire central de l'Observatoire national de l'environnement et du développement central pour analyse. Les résultats des analyses physicochimiques ont démontré l'inexistence absence de métaux lourds et, par voie de conséquence, aucune incidence sur l'environnement n'a été relevée. Elle ajoute qu'une cellule de veille a été mise en place pour relever toute nouvelle évolution de la situation». Interrogations Beaucoup de questions, encore sans réponse, taraudent l'esprit des observateurs de la région : «Pourquoi n'y a-t-il plus eu aucun décès, alors que des contingents d'oiseaux migrateurs sont toujours dans le lac, et surtout, où les oiseaux décédés ont-ils contracté le virus H7N1 ?» C'est à ces deux questions essentielles que les responsables en charge de ce problème doivent répondre avec des clarifications et des arguments scientifiques pour mettre fin à toute forme d'inquiétude, mais aussi de rumeurs aussi farfelues les unes que les autres. Pour rappel, plus de 1800 cadavres de volatiles, dont une grande partie des tadornes casarcas, des poules d'eau, des sarcelles marbrées et des canards à col vert, ont été ramassés depuis septembre dernier à ce jour dans la zone humide d'El Maleh, située à la sortie sud du chef-lieu de la circonscription administrative d'El Ménéa (275 km au sud de Ghardaïa), classée zone humide d'importance internationale en 2004 par la convention de Ramsar. L'alerte a été donnée, rappelons le, par les éléments de la Conservation des forêts de la wilaya de Ghardaïa. Les services de la Conservation forestière et les vétérinaires de la wilaya de Ghardaïa ont ouvert une enquête sur l'origine de la mort «mystérieuse» de cette population avifaune et des échantillons ont été envoyés au laboratoire régional de Laghouat et au laboratoire central vétérinaire d'Alger en octobre dernier. Le laboratoire de référence de la santé animale de Cinq-Maisons (El Harrach) a confirmé que les oiseaux découverts morts dans la zone humide ont été infectés par le virus de la grippe aviaire H7N1. Dans l'urgence, un arrêté pour une fermeture momentanée du lac en question et des zones humides de la wilaya de Ghardaïa est signé par Kamel Nouisser, le secrétaire général de la wilaya de Ghardaïa, en l'absence du wali, Azzedine Mechri, en mission à Alger. Mesures d'urgence En sus de cette fermeture momentanée pour d'abord contenir le virus dans son foyer actuel, puis de l'enrayer, il a été fait interdiction totale aux citoyens et au bétail des espaces suspectés de favoriser l'émergence du virus H7N1 de pénétrer dans ces zones humides. Un dispositif de surveillance et de prospection de tous les élevages avicoles domestiques, ainsi que des prélèvements et tests sérologiques pour détecter la moindre infection au virus H7N1 dans ces élevages et d'intervenir au pied levé par une mobilisation vétérinaire pour l'éradication rapide du virus détecté, avant sa propagation, ont été mis en place. Pas d'incidence sur le cheptel Selon les services vétérinaires de la wilaya de Ghardaïa, «cette influenza aviaire se limite aux oiseaux migrateurs. Les 1816 oiseaux morts, infectés par le virus H7N1, sont tous des oiseaux migrateurs. A ce jour, aucune incidence n'a été détectée sur le cheptel avicole local, qui est, nous vous rassurons, sain». La zone humide classée du lac El Maleh, qui s'étend sur 1 894 hectares, dont 1 600 hectares de plan d'eau et une périphérie végétaliste est devenue «une halte et une zone de nidification» sur l'axe migratoire entre l'Europe et l'Afrique, attirant chaque année à la même époque des milliers d'oiseaux migrateurs, de diverses espèces se dirigeant vers le sud de l'Afrique. Pour rappel, le directeur de la santé et de la population de la wilaya de Ghardaïa, Ameur Benaïssa, avait affirmé «n'avoir enregistré, non seulement à El Ménéa, mais sur tout le territoire de la wilaya de Ghardaïa, aucun cas de contamination ou de transmission de la grippe aviaire H7N1, de l'animal vers l'homme». Le Dr Tarek Rezzoug, inspecteur vétérinaire à la direction de l'agriculture de la wilaya de Ghardaïa avait, pour sa part, confirmé leur mort par infection du virus de la grippe aviaire H7N1 : «Nous avons reçu la confirmation du laboratoire de référence de la santé animale de Cinq-Maisons (El Harrach) que les oiseaux découverts morts dans la zone humide du lac de la Sebkhet El Maleh située à la sortie sud du chef-lieu de la circonscription administrative d'El Ménéa (275 km au sud de Ghardaïa), ont été infectés par le virus de la grippe aviaire H7N1.» Ce dernier affirme par ailleurs que cette souche, découverte pour la première fois en Italie en 1999, venait d'être décelée en Algérie, et que pour la circonscrire et la traiter, des mesures ont été appliquées tant au niveau des éleveurs que sur tout le pourtour de la zone où est apparu le virus, à savoir la zone humide d'El Ménéa et toutes les zones humides de la wilaya de Ghardaïa.