Après avoir épuisé toutes les voies de recours, une famille ayant demandé la régularisation administrative du logement qu'elle occupe depuis plus de 10 ans vient d'être expulsée. Le cri de détresse lancé dans nos colonnes le 1er novembre par le père de famille n'a pas obtenu le résultat escompté. Une fois la mission de la force publique terminée, le «plaignant», ayant bénéficié d'un logement social à Sétif et d'un autre rural à Guedjal, prend les clés et s'évapore dans la nature, laissant derrière lui une famille et trois petits en pleurs. La passivité des autorités (daïra et wilaya) qui n'ont pu forcer la main au P/APC, sommé de changer l'affectation de ce logement, un bien public, est pour beaucoup dans le cauchemar d'une famille qui se retrouve dans la rue, où le thermomètre n'est pas loin du zéro. En donnant satisfaction à une partie disposant désormais d'un logement en ville et d'une «résidence» secondaire, les responsables, et en premier lieu les élus, dont le mandat tire à la fin, doivent prendre en charge le désarroi de la famille de Merouane, réfugiée provisoirement dans un appartement prêté par un bienfaiteur. Notons que cet hébergement est dépourvu d'eau et de chauffage (gaz naturel). Cette incommodante situation risque de porter atteinte à la santé des trois enfants, dont l'aîné n'a pas dix ans. Pour rappel, le 10 novembre 2013, Merouane B. sollicite à travers une correspondance le wali de Sétif pour la régularisation administrative du logement. Le lendemain, le premier responsable de la daïra de Guedjal est instruit (correspondance du 11 novembre 2013 n°582) pour mettre un terme à ce problème. Ce dernier interpelle le président de l'APC de Guedjal pour un changement d'affectation du logement précité. Notons que celui-ci a été, dans un premier temps, octroyé à un «chanceux» qui avait, en 1994, bénéficié d'un logement social à Sétif (attribution n°7327 du 24 décembre 1994), avant de s'offrir, le 25 décembre 2004, un logement rural. Au regret de Merouane B., le président de l'APC appose un niet. Ne baissant pas les bras, le réclamant adresse, le 17 juin 2014, une missive au Premier ministre. La requête (correspondance n°11 445 du 18 juin 2014) est une nouvelle fois renvoyée à la wilaya de Sétif, qui relance le chef de daïra, mais ce dernier temporise. Acculé, le même responsable promet que le dossier en question sera inscrit dans l'ordre du jour de la réunion de l'assemblée communale du 11 septembre 2014. Au grand désappointement du plaignant, son cas n'a pas été abordé le jour J. «Le 18 novembre 2013, j'expose mon cas à une commission présidée par le chef de daïra qui transmet l'instruction du wali aux services de l'APC par le biais du courrier daté du 27 novembre 2013 sous le n°4408. Malheureusement, la commune de Guedjal, qui a été relancée par des correspondances le 12 avril 2015 et le 10 novembre 2015, affiche une fin de non-recevoir. Emanant du chef de daïra, la missive du 20 juin 2016 connaîtra le même sort», dit Marouane B. L'expulsé qui s'est présenté à nos bureaux, hier matin, ne comprend pas les dessins inavoués des mains invisibles faisant barrage aux innombrables télégrammes adressés au wali. «Afin d'obtenir une audience pour expliquer mon cas au wali, je l'ai saisi par 7 télégrammes, adressés entre le 11 et 29 octobre dernier. Mais point de répondant», précise l'infortuné, interpellant les autorités locales devant mettre un terme aux dépassements des uns et aux pratiques des autres.