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Plaidoyer pour un sursaut écocitoyen L'agence du bassin hydrographique Sahara lance sa nouvelle stratégie d'économie de l'eau d'irrigation depuis Tolga
Organisée les 16 et 17 novembre 2016 à Tolga, la rencontre pilote ayant regroupé les principaux acteurs du secteur de l'eau et ses usagers, en l'occurrence les agriculteurs et comités d'organisation des irrigants, a démontré l'existence d'une plate-forme commune chez les différentes parties concernées par la mise en place de la nouvelle politique de préservation et de valorisation des ressources en eau, dans l'objectif d'assurer une meilleure efficience et productivité de l'agriculture. Les recommandations et préconisations ont surtout concerné la mise en place de mesures spéciales dans la wilaya de Biskra, comptant quelque 45 000 agriculteurs, spécialement la daïra de Tolga, dont la situation actuelle de surexploitattion des aquifères a conduit à la diminution des niveaux des nappes, au stress hydrique par endroits et au tarissement des réserves souterraines. Le gaspillage a été pointé du doigt et les agriculteurs appelés à un sursaut citoyen et à un éveil des consciences à la problématique du tarissement des réserves en eau non renouvelables, dans l'optique de la mise en place d'une stratégie innovante d'exploitation rationnelle et efficiente des ressources en eau. Cette nouvelle approche fait de l'homme le principal pivot du changement à venir. L'agriculteur «biskri» est ainsi mis au centre de l'intérêt de l'Agence du bassin hydrographique du Sahara ABHS, qui, sous l'égide de l'Agence de gestion intégrée des ressources en eau, Agire, met en place une série d'actions de sensibilisation pour l'impliquer dans la gestion participative et économe de la ressource en eau. Les participants ont également souligné l'importance de la généralisation des expériences locales en matière de gestion de la demande en eau ou des comités et coopératives d'irrigants pourront s'imposer comme des médiateurs professionnels vis-à-vis des autorités. Valorisation des expériences Autre nouveauté, la mise en place de méthodes et systèmes d'économie d'eau comme partie intégrante et opérationnelle du système d'irrigation, en renforçant la maîtrise technique des agriculteurs par des moyens didactiques adaptés lors des prochaines campagnes d'éducation, de sensibilisation et de vulgarisation agricoles dans les parcelles et périmètres agricoles. Le directeur des ressources en eau de la wilaya de Biskra a pour sa part proposé la refonte du système de délivrance des autorisations de forage en incluant un volet technique lors du dépôt de la demande. Pour ce faire, l'usage de cultures, semences et plants nécessitant moins d'eau et adaptés à l'aridité a été recommandé avec un accompagnement à la mise en œuvre des solutions techniques par des instituts de recherche universitaire et appliquée. L'idée concerne également la généralisation des bulletins météorologiques destinés aux agriculteurs dans chaque région du Sahara. C'est d'ailleurs dans ce sens qu'une équipe de chercheurs de l'université de Biskra ont expérimenté l'usage de plantes filtrantes en milieu urbain et agricole afin d'assurer un passage progressif à la réutilisation des eaux épurées. Une introduction de cette technique a semblé plaisante pour les agriculteurs, généralement sceptiques au recyclage des eaux usées dans l'irrigation après épuration. Les agriculteurs de Doucen et Ouled Djellal ont quant à eux proposé l'équipement des forages et puits abandonnés pour pallier le stress hydrique des zones phœnicicoles de la wilaya de Biskra en incluant des mesures de collecte des eaux de surface dans le cadre d'une politique d'économie et de préservation des ressources en eau et de développement durable.