Munis de pancartes et de banderoles, 400 à 500 personnes, entre travailleurs et représentants de 12 syndicats, ont fait le déplacement à Boumerdès. La cité administrative du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès a vibré, hier aux slogans de lutte et d'engagement des syndicats autonomes à poursuivre le combat pour faire avorter le projet de révision de la loi sur la retraite. Munis de pancartes et de banderoles, 400 à 500 personnes, entre travailleurs et représentants de 12 syndicats, se déplacées en provenance des wilayas d'Alger, Tizi Ouzou, Blida, Médéa, M'sila, Aïn Defla, Tipasa, Bouira… pour participer au rassemblement décidé par l'intersyndicale afin de réclamer le maintien de la retraite anticipée. «Cette démonstration de force est une preuve de plus que les travailleurs ne sont pas prêts à céder face aux lois qui remettent en cause leurs acquis et les libertés syndicales et individuelles», se félicite Moulha Salim, coordinateur national du Cnapest. «L'employé n'est pas responsable de la faillite de la CNR» ; «Le confort pour le responsable, l'austérité pour le pauvre travailleur» ; «Sidi Saïd ne nous représente pas», lisait-on sur des pancartes brandies pour la circonstance. Les policiers dépêchés pour disperser la foule se sont reconvertis en spectateurs et n'ont rien pu faire pour empêcher la manifestation. Le rassemblement a été ponctué par de brèves prises de parole d'une douzaine de responsables de syndicat, suivies de chants et slogans hostiles au pouvoir. «Cela fait des années qu'ils (les décideurs, ndlr) nous parlent de l'aisance financière alors qu'ils ont tout préparé pour appauvrir le peuple», s'écrie M. Achour, du Snapest sous les cris de «Ulac Smah Ulac» de l'assistance. L'orateur rappelle que c'est la corruption, l'informel, la mauvaise gestion et la fraude fiscale qui risquent de mettre la CNR en faillite, pas la retraite anticipée. «Au lieu de critiquer les syndicats autonomes, M. Sellal ferait mieux de s'attaquer à ces phénomènes. Son gouvernement semble attendre jusqu'à ce que nous brûlions des pneus dans la rue pour nous appeler à négocier», a-t-il enchaîné. Intervenant dans ce sens, le secrétaire général du Satef, M. Amoura, a affirmé : «Nous ne reculerons devant rien jusqu'à la satisfaction de nos revendications.» «Ce dimanche, nous allons organiser un sit-in devant l'APN, mais même si la loi est votée, notre combat continue», a-t-il souligné. Selon lui, l'intersyndicale se réunira le 3 décembre prochain pour discuter de l'évolution de la situation et des actions à entreprendre. «Jusqu'à présent, on a été sages. Cependant, si le gouvernement continue dans la négation et le mépris, nous allons durcir notre mouvement», a-t-il averti. Les participants au sit-in se sont dispersés vers midi dans le calme en se donnant rendez-vous pour dimanche, devant le Parlement, pour réclamer l'annulation de ce qu'ils qualifient de «projet de la honte».