Journaliste, écrivain et essayiste, Mohamed Balhi, a animé, vendredi après-midi à la salle de conférences de la maison de la culture Ridha Houhou de Biskra, un café littéraire organisé par l'association Mosaïque. Il a présenté son livre, Zaatcha 1849, l'insurrection des Zibans, dans lequel il revient sur une des plus terribles batailles livrées par les Algériens contre l'armée coloniale française dans la région de Biskra. «Cet événement historique n'est pas une génération spontanée. Il trouve ses racines dans les soubresauts de la politique, de l'économie et du désir d'une certaine classe politique française de l'époque, dont Lamartine et consorts, d'initier en Algérie une colonisation de peuplement et de mater toutes formes de résistance des autochtones par l'utilisation de moyens militaires et d'actes sanguinaires. L'insurrection des Zibans avait une dimension nationale. Pour dissuader les populations de se révolter contre l'ordre colonial, les généraux français ont mobilisé 7000 soldats, dont 1200 mourront dans cette guerre des Oasis. Après 52 jours de siège et des combats acharnés contre les résistants, ils ont ordonné de détruire le ksar de Lichana et de couper les têtes des chefs de la révolte : Cheikh Bouziane, son fils et le chef de guerre Dharkaoui et de les exposer sur des pics à Biskra, avant de les expédier à Paris. La demande du retour des crânes de ces héros algériens doit être une demande de la société civile algérienne». «Il est impératif que nous écrivions le Récit national, car une société sans repères historiques et référentiels est vouée à la désintégration et au néocolonialisme», a-t-il dit en substance devant un auditoire fort intéressé par le thème de cette rencontre. Samedi, à partir de 15h30, la librairie Ayanis devait abriter une séance de vente-dédicace de cet ouvrage et d'un second intitulé La route de l'or, valant 2500 DA l'unité. Elle a été déprogrammée, car l'auteur devait rentrer à Alger, au grand dépit de ses lecteurs, qui n'ont pas été avertis que cette séance se déroulerait le matin au siège de l'Office du syndicat du tourisme. Une vingtaine de personnes y ont assisté. Ce contretemps et ce faux bond de Mohamed Balhi a suscité l'ire de l'éditeur, Selim Guerfa, gérant d'Ayanis, qui avait déployé les moyens conséquents pour promouvoir ces ouvrages et leur auteur, a-t-on appris.