Mohamed Balhi, journaliste, essayiste et écrivain, a animé, vendredi à la Maison de la culture d'Ourlal, une rencontre avec les passionnés de lecture et d'histoire venus en force rendre hommage à ce fils de Biskra, qui a présenté son ouvrage Zaâtcha 1849 : l'insurrection des Zibans, où il retrace les causes et les conséquences de cette bataille survenue entre les forces coloniales françaises fortes d'une armée de grognards rompus à la guerre et les autochtones commandés par Chikh Bouziane, refusant le diktat et l'emprise des envahisseurs et de leurs affidés locaux. Après des mois de combat acharné et la mort de centaines de soldats français et de combattants algériens, dont des femmes, les Français ont envahi, soumis et saccagé les oasis de Lichana, Ourlal et Bordj Ben Azzouz. En guise de représailles contre les insurgés, les têtes des Chikh Bouziane, son fils et Zarkaoui furent exposées sur des pieux sur une place publique de Biskra, puis envoyées en France où elles sont actuellement entreposées au Musée de l'homme, à Paris, a rappelé Mohamed Balhi, qui milite pour que ces reliques soient restituées à l'Algérie. Cette bataille et la résistance acharnée des habitants et des combattants des Zibans sont étudiées à Saint-Cyr, célèbre académie militaire française, au chapitre de la «Guerre des oasis», a-t-on appris. A la faveur de cette initiative, Ourlal, commune semi-urbaine située à 40 km au sud-ouest de Biskra, où le palmier-dattier est roi. est sortie de sa torpeur, a-t-on constaté. Cette localité des Zibans-Ouest tirerait son nom d'une déformation de celui de Marc Aurèle, empereur romain ayant ordonné la construction de limes dans la région vers 150 après J.-C. Les participants à ce café-littéraire, dont des élus, des enseignants et des jeunes intéressés par le thème, n'ont pas manqué d'interroger le conférencier et très vite la discussion a glissé vers la nécessité de réécrire l'histoire algérienne, l'importance de créer des référents pour les jeunes et de constituer une identité nationale incluant toutes les composantes humaines, linguistiques, rituelles et historiques du peuple algérien. «Ce livre gagnerait à être traduit en arabe pour une meilleure diffusion auprès des plus jeunes lecteurs», souhaite son auteur, sociologue de formation, qui est devenu, après une longue carrière dans le journalisme, consultant en matière de manifestations littéraires et culturelles.