Après la rentrée scolaire et ses fournitures, la fête de l'Aïd et ses parures vestimentaires, c'est au tour du salon du livre de nous saigner à blanc. En prévision de la fête de l'Aïd el Kébir. Les prix, les prix…1000 DA la BD de Titeuf, Astérix est à 800 DA. Le livre pour enfants est encore cette année le parent pauvre du salon. A tel point qu'il revient moins cher de regarder Titeuf sur une chaîne publique française à la télé le matin et de raconter le soir, avant le coucher, une histoire purement et moins chèrement sortie de notre imagination. C'est vrai pourtant que le livre pour enfants a cette particularité de marier les couleurs, d'interpeller leur intellect par des jeux de rôles savamment mis en scène tout en vulgarisant certaines situations. En effet, que dire à un enfant qui vit mal l'arrivée d'un petit frère ou comment lui expliquer la naissance d'un bébé ou encore comment parler de morale sans être moralisateur. Quoi de mieux qu'un bon livre qui vous permettra de mettre des mots sur une situation difficile, en passant par le mode le plus direct pour l'enfant : l'imagination et le plaisir de découvrir. Mais à quel prix ! Il est déjà difficile de trouver de bons livres pour enfants sur le marché. Et à bon prix. Certaines librairies battent tous les records en matière de prix abordables, mais la qualité du livre reste très souvent à désirer. Par ailleurs, les thèmes abordés dans les livres pour enfants sont assez limités. Depuis quelque temps, il est loisible de trouver des livres en direction des enfants sur les thèmes de la religion par exemple, mais c'est plus délicat lorsque les recherches traitent de situation particulière comme le divorce des parents, le déménagement ou l'énurésie nocturne… Ces livres-là sont accessibles auprès de maisons d'édition étrangères et plus particulièrement canadiennes. Et c'est avec impatience que l'on attend le salon du livre, preuve en est de constater le nombre d'entrées le week-end ou le premier jour de son ouverture. Ce sont les prix qui rebutent. La maison d'édition Dalimen propose des livres pour enfants à 40 DA. Le graphisme est beau et les histoires intéressantes. Mais le choix est très limité. Il est vrai que le stand, situé à un endroit stratégique du salon, c'est-à-dire juste à l'entrée, est joliment garni de ballons, et les livres pour enfants sont exposés et non simplement posés sur une table. Hachette fait mieux en matière de décor : des petits bancs en bois blanc se proposent d'accueillir des enfants prêts à lire, et si le bois constitue un mobilier trop inconfortable, des poufs verts ou bleus prennent le relais. Gallimard n'offre pas grand-chose en matière de choix, et les prix avoisinent aisément les 2000 DA. A leur décharge, les livres ressemblent davantage à des imagiers composant avec textures délicates et couleurs flamboyantes. Un plaisir pour tous les sens : le toucher mais également la vue. Très en vogue également et instructifs : les livres d'histoire ou de contes accompagnés de CD-Rom interactifs. Le CD-Rom fait une lecture imagée via l'ordinateur mais l'enfant a également la possibilité de colorier ou de faire des puzzles. Ces modèles promettent ainsi un premier contact avec l'ordinateur familiale et la découverte de la manipulation de la souris. Les prix se situent dans une fourchette comprise entre 500 et 1000 DA. Une maison d'édition algérienne science et savoir propose jouets en bois, puzzles mais également livres en trois langues : français, arabe et anglais. Un grand oubli cependant lors de ce salon : l'enfant n'est pas invité. Les livres pourtant pour enfants sont à portée de main et d'œil… des adultes. L'enfant qui accompagne les parents est très souvent oublié. Rien n'est fait, ou presque, pour attirer son regard.