Les mauvaises conditions météorologiques de la semaine dernière, qui ont couvert le nord de la Saoura et qui se sont caractérisées par des pluies exceptionnelles dans la région de Béchar, ont eu pour conséquences le réveil de certains oueds endormis depuis plusieurs années, comme l'Oued Saoura qui prend naissance en amont de la belle localité de Béni Abbès, très réputée pour sa fameuse palmeraie naturelle en forme de scorpion. Cet oued n'est autre que le prolongement de Oued Guir (Abadla) qui par la suite en fin de sa course épouse le nom de Oued Messaoud pour disparaître après dans les ergs et les sebkha du Gourara et du Touat. Cependant, les villes de Timimoun et d'Adrar ont essuyé l'onde de choc de ces dernières crues, par la destruction d'un vieux pont érigé à la limite administrative entre les wilayas de Béchar et d'Adrar. Cette limite est aussi marquée par la nature sous forme d'un col qui permet le passage entre les dunes de sable de l'erg Chech à un endroit dénommé Foum El Kheneg (le bout de l'entonnoir). L'obstruction pendant près de 3 jours de cet unique passage situé sur la RN6, qui relie ces deux wilayas, a perturbé depuis jeudi dernier toute la circulation routière, particulièrement les transports de voyageurs et de marchandises. Les usagers de cet axe ont eu la fâcheuse surprise de se voir barrer la route par les eaux de crues à la moitié du chemin entre Adrar et Béchar, à environ 250 km de part et d'autre et cela juste après le retour des congés de l'Aïd et du week-end prolongé du 1er novembre. Nous noterons que ce point de passage, dont l'importance stratégique sur le plan économique n'est pas à démontrer, reste jusqu'à l'heure actuelle le seul point noir de la RN6 qui prend naissance à Mohammadia (Mascara) jusqu'à Bordj Badji Mokhtar en traversant six wilayas pour une distance d'environ 2000 km. Durant ces derniers jours, la population a été privée de ses approvisionnements venant du nord-ouest du pays et plus particulièrement les journaux qu'on ne trouve plus dans les kiosques.