L'ancienne cité antique assyrienne de Nimrod a été reconquise à la mi-novembre par l'armée irakienne après avoir été vandalisée et détruite en grande partie en 2015 par le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI/Daech). Située le long du Tigre à une trentaine de kilomètres au sud-est de Mossoul, Nimrod est l'un des sites archéologiques les plus célèbres d'Irak, pays souvent décrit comme le berceau de la civilisation. Fondée au XIIIe siècle avant J.-C., cette cité est considérée comme la deuxième capitale de l'empire assyrien. Elle a connu son apogée sous le règne d'Assournazirpal, au IXe siècle avant J.-C., lorsqu'elle était appelée Kalkhu (ou Kalhu) et ceinte d'un immense mur défensif. Ce site classé par l'Unesco au patrimoine mondial avait été pris par l'EI, lorsqu'il avait occupé de vastes territoires en Irak et en Syrie en 2014. En mars 2015, après la diffusion sur le Net d'une vidéo de l'EI montrant des destructions au musée de Mossoul, le ministère irakien du Tourisme et des Antiquités avait annoncé que les terroristes avaient «commencé» à détruire Nimrod avec des bulldozers. De nombreuses pièces archéologiques ont été également pillées par l'EI. Le site avait auparavant subi maints pillages, notamment lors de l'invasion américaine de 2003. La plupart des objets inestimables provenant de Nimrod sont exposés de longue date dans des musées à Mossoul, Baghdad et à l'étranger. En 1988 en fut exhumé le «trésor de Nimrod», collection de plus de 600 bijoux, décorations et pierres précieuses datant de l'apogée de l'empire assyrien, il y a environ 2800 ans. Cette découverte est considérée comme l'une des plus importantes du XXe siècle. Brièvement exposé au musée national de Baghdad, ce trésor avait ensuite disparu des yeux du public avant d'être retrouvé en 2003 dans un bâtiment de la Banque centrale «endommagé par les bombes».