Les centaines de migrants subsahariens arrêtés dans la capitale et acheminés vers le centre de Zéralda ces derniers jours auraient été tous conduits vers Tamanrasset, selon Saïda Benhabylès, présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA). «Ces migrants ne seront pas expulsés mais relâchés à Tamanrasset. Seuls les ressortissants nigériens seront rapatriés vers leur pays à la demande de leur gouvernement.» Si la présidente du CRA — organisme directement impliqué dans la gestion de cette opération — assure que tout s'est déroulé dans «le strict respect de la dignité humaine», la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) dénonce le contraire. «La prise en charge au sein du camp de jeunes où ils ont été parqués était contestable. Les lieux étaient insalubres et les conditions de leur acheminement vers le Sud très opaques», souligne le secrétaire général de la LADDH. L'association RAJ a également dénoncé, dans un communiqué rendu public, cette opération qualifiée d'«acte de racisme». «Le RAJ exprime son inquiétude face à la recrudescence des actes de violence et de racisme à l'égard des migrants subsahariens dans une société qui a tant souffert de l'indigénat. Le RAJ condamne avec énergie cette opération d'humiliation qui constitue une grave violation des droits des migrants et des engagements internationaux de l'Algérie. Le RAJ demande l'arrêt immédiat de ce genre d'opérations et interpelle les pouvoirs publics sur leur responsabilité d'assurer la sécurité, de respecter et de garantir les droits des migrants conformément aux standards internationaux des droits humains. Le RAJ exprime sa solidarité avec les migrants et migrantes et réitère son attachement au principe de la liberté de circulation des personnes.»