Abandonnés par la communauté internationale surtout depuis l'accession du Hamas à la tête du gouvernement, les Palestiniens font face à l'une des escalades israéliennes les plus meurtrières. L'armée israélienne, qui sent qu'elle a désormais les mains libres, ne cesse ses agressions sanguinaires, surtout dans la bande de Ghaza, le territoire qu'elle a évacué l'été dernier. Quinze palestiniens ont été tués dont un enfant de 7 ans, des dizaines d'autres ont été blessés depuis vendredi dans la seule bande de Ghaza, à la suite de trois raids aériens israéliens. Six Palestiniens ont été tués et 15 blessés dans un raid vendredi soir contre un camp d'entraînement du groupe armé des Comités de la résistance populaire à Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza. Un commandant des Comités, un petit groupe armé, Iyad Abou Al Aynine et son fils âgé de 7 ans font partie des victimes de cette agression, la plus meurtrière menée par Israël depuis la prise de pouvoir du gouvernement Hamas. Six Palestiniens ont été tués dans la soirée de samedi à Khan Younès au sud de la bande de Ghaza, alors que deux autres ont été tués, plus tôt dans la journée, lorsque leur véhicule a été détruit par un missile air-sol à l'est de la ville de Ghaza. Un troisième homme présent dans la même voiture a été grièvement blessé. Israël a justifié ces assassinats par les tirs de roquettes de fabrication artisanale lancées quotidiennement contre son territoire. A côté de ces agressions meurtrières, l'artillerie lourde israélienne bombarde incessamment le nord et le nord-est de la bande de Ghaza. Des centaines d'obus ont été tirés de jour comme de nuit dans ces zones. Les avions de chasse de type F16, qui sillonnent sans arrêt le ciel de ce minuscule territoire, ont aussi participé à cette campagne, en tirant plusieurs missiles dans différents endroits, démolissant entre autres deux locaux appartenant au mouvement Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas. De temps à autre, l'aviation israélienne largue des tracts sommant les habitants palestiniens de quitter leurs maisons situées dans les zones d'où partent les roquettes artisanales en direction du territoire israélien. « Cette escalade est très dangereuse et ne vise que la destruction », a affirmé Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la présidence palestinienne, après le dernier raid de Khan Younès. Il a appelé le Quartette (Etats-Unis, Union européenne, onu et Russie) en particulier les Etats-Unis, « à agir d'urgence pour arrêter l'agression israélienne et les assassinats qui anéantissent les efforts de paix ». Quant à la branche armée du Hamas, elle jure vengeance. Au plan politique, Ismaïl Haniyeh, Premier ministre palestinien issu du Hamas, a rejeté et dénoncé les pressions occidentales après l'annonce de la suspension des aides directes versées jadis à l'Autorité palestinienne. A elle seule, l'Union européenne versait annuellement 500 millions d'euros au gouvernement palestinien. L'Occident a conditionné la poursuite de ces aides au renoncement du mouvement islamiste Hamas à la violence, la reconnaissance du droit à l'existence d'Israël et les accords signés avec lui. « Les décisions de l'Occident, des Etats-Unis et de l'occupation israélienne sont injustes. Elles ont pour but de nous faire du chantage », a affirmé Ismaïl Haniyeh. C'est un véritable scénario sauf que pour les Palestiniens, ce n'est pas une fiction.