Tahar Belabès, leader du mouvement des chômeurs, vient d'introduire un pourvoi en cassation contre le jugement par contumace du tribunal de Ouargla le condamnant à deux mois de prison ferme. Notifiée lundi via le parquet, «cette condamnation marque un tournant», selon la coordination nationale de défense des droits des chômeurs qui dénonce dans trois communiqués consécutifs «les pressions des pouvoirs publics sur les militants des droits de l'homme». La CNDDC condamne la montée en puissance de la machine judiciaire qui a opéré une série de convocations de la police judicaire visant à auditionner plusie urs leaders et orateurs des dernières manifestations pacifiques régulièrement organisées depuis début septembre à Ouargla et Hassi Messaoud. Selon les communiqués rendus publics, ces dernières semaines «la répression s'est élargie dernièrement à de simples activistes ayant participé aux marche via des intimidations administratives et des menaces de licenciements que la CNDDC dénonce fermement», y lit-on. Le mouvement des chômeurs ne compte pas en rester là. Ralliant une démarche citoyenne d'un groupe d'intellectuels affiliés au café littéraire de la ville de Ouargla, qui organise un débat sur «L'intellectuel et le pouvoir», samedi, des militants ont lancé une campagne appelant à une célébration en bonne et due forme de la Journée internationale des droits de l'homme, coïncidant avec le 10 décembre. Une occasion de plus pour investir la rue et mobiliser les citoyens à propos des thématiques d'actualité telles que les mesures d'austérités prônées par le gouvernement, la répression des activistes des droits de l'homme et le gel de projets structurants à travers le pays, et notamment les wilayas du sud «dont la marginalisation prend les allures d'une punition collective», affirmait Tahar Belabès lors de la marche du 24 novembre dernier à Ouargla, appelant le gouvernement à dégeler les projets de CHU et le dernier tronçon du linéaire du tramway stoppé en plein milieu de l'avenue de la République en lieu et place de Souk El Hedjar. Colère et indignation marquent cette dynamique qui prend désormais la dénomination de Mouvement du 24 novembre, alliant à la fois le soucis exacerbé par des factures d'électricité exorbitantes à la fin de l'été à travers plusieurs villes du Sud comme Adrar, In Salah, El Oued, Biskra et Ouargla, où des manifestations ont tourné à l'émeute et suscité une réaction du ministre de l'Intérieur qui avait annoncé, en octobre dernier, la création d'une commission restreinte «pour examiner la possibilité de réduire les factures d'électricité pour les populations du sud, notamment durant l'été». C'est d'ailleurs dans ce sens que la direction générale du groupe Sonelgaz a présenté une proposition de solutions, incluant une augmentation du nombre de kilowattheures concernés par des tranches à tarif réduit afin de soulager la facture énergétique des populations du Sud pendant la canicule. L'information a été confirmée, mardi dernier, par le directeur de la Société de distribution d'électricité du centre SDC de Ouargla, en marge des portes ouvertes organisées à l'agence de Chorfa.