Rachid Halet qualifie la décision de la commission de médiation et de règlement des conflits de «complot orchestré par l'instance parallèle». Il parle carrément de «pratiques staliniennes» et de «têtes du mal» qui rongent le parti de l'intérieur. La réunion du conseil national du Front des forces socialistes (FFS) de demain ne sera pas comme les autres. Si l'ordre du jour, déjà défini, portera sur l'analyse de la situation politique, l'événement que vit le parti depuis une semaine marquera certainement le rendez-vous organique du parti du défunt Hocine Aït Ahmed. La radiation de Rachid Halet, membre du présidium, par la commission de médiation et de règlement des conflits, qui n'a pas fait dans la dentelle ni dans la demi- mesure, pèsera indéniablement sur les travaux de la session du conseil national qui s'étaleront sur deux jours. L'exclusion de ce vieux militant, revenu au parti après l'avoir quitté au milieu des années 1990, ne passera certainement pas inaperçue. Les accusations de Rachid Halet contre ses anciens collègues du présidium, une instance créée lors du dernier congrès du parti en 2013, sont graves. Pointant du doigt Ali Laskri, Aziz Balloul et Mohand Amokrane Cherifi, le docteur Halet qualifie la décision de la commission de médiation et de règlement des conflits de «complot orchestré par l'instance parallèle». Il parle carrément de «pratiques staliniennes» et de «têtes du mal» qui rongent le parti de l'intérieur. Quel écho auront ses déclarations au sein des militants et surtout parmi les membres du conseil national ? Hormis ceux qui appuient, et ils ne sont pas nombreux à s'exprimer sur la question, on ne sait pas encore si Rachid Halet bénéficie d'un quelconque soutien des militants du parti. Pour l'instant, il n'y a que les appels de quelques sympathisants qui menacent sur les réseaux sociaux d'occuper le siège national demain. L'affaire Halet risque en effet de plonger le parti du défunt Hocine Aït Ahmed dans une crise inextricable à quelques mois seulement de la tenue des élections législatives et du prochain congrès. Un congrès qui, selon un des militants du FFS, présente un enjeu de taille pour l'actuelle direction qui entend bien marquer son territoire. La radiation du docteur Halet participe de cette logique. C'est lui-même qui le dit. «Ils veulent m'éliminer avant le congrès», a-t-il affirmé dans ses déclarations à la presse. C'est en fait, le premier congrès qui se déroulera en l'absence de Hocine Aït Ahmed qui, de par son charisme, maintenait l'équilibre des forces au sein du FFS. Qu'en sera-t-il lors de cet important rendez-vous ? Tout dépendra, en effet, de l'écho qu'aura la radiation de Rachid Halet au niveau de la base militante. L'ambiance qui caractérisera les travaux du conseil national demain dessinera forcément les contours de la crise qui secoue le vieux parti de l'opposition depuis quelques jours.