Le lever de rideau sur la 8e édition du Festival culturel national du théâtre amazigh a révélé, sinon la mauvaise gestion des théâtres régionaux, du moins le peu d'intérêt que ces institutions vouent à cet art. En effet, sur 14 théâtres régionaux, seulement trois ont daigné participer : Béjaïa, Tizi Ouzou et Batna, hôte du festival. Les raisons invoquées seraient celles de la politique d'austérité imposée par la crise économique. Cette nouvelle situation n'a laissé aucun choix au commissariat du festival, présidé par Salim Souhali, que celui de se rabattre sur les associations et coopératives théâtrales. A ce titre, six associations et deux coopératives avec la troupe Debza et trois théâtres régionaux, totalisant le nombre de 122 participants, se disputeront les prix durant une semaine au lieu de 10 jours. Le Centre sera représenté par Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira et Alger, l'Ouest par Oran et le Sud par Ghardaïa et Illizi. Quant à l'Est, il ne sera représenté que par une association de Sétif et deux troupes de Batna. Les organisateurs déplorent l'absence du théâtre de Constantine, de ceux d'Oum El Bouaghi, Souk Ahras et Annaba. «Des théâtres régionaux qui, malgré la crise, auraient pu faire l'effort», dira Ali Djebbara, comédien et membre du commissariat, lors de la tenue d'une conférence de presse samedi. Les moments du faste s'étant étiolés, le festival a perdu de sa verve ! Tant mieux, diront des langues déliées, «car cela nous évite de voir les directeurs des théâtres régionaux se pavaner et couler une semaine dans les hôtels aux frais de la princesse». A quelque chose malheur est bon, souligne encore Ali Djebbara, qui use de l'expression populaire: «Ne demeurent dans l'oued que ses galets !». Seulement, d'aucuns espèrent que la programmation de ces associations ne sert pas simplement d'alibi pour sauver ce qui reste de ce festival, mais que ces associations doivent dorénavant représenter le socle du festival, en dépit de leur niveau. Le plus de cette édition est sans conteste, entre autres conférences, l'évocation, en marge des représentations, d'un des oubliés et non moins précurseur du théâtre algérien, Chebbah El Mekki. Nous y reviendrons.