Un nouveau gouvernement pour gérer les affaires courantes du pays jusqu'aux prochaines élections législatives. Le chef de l'Etat italien a opté pour une solution rapide et réaliste pour éviter au pays une crise institutionnelle après la démission de l'ancien président du Conseil, Matteo Renzi, grand perdant au référendum sur la réforme de la Constitution. Face à la position de l'opposition qui réclamait des élections anticipées après la chute du gouvernement Renzi et son refus de faire partie d'un nouveau gouvernement, le président Sergio Mattarella a préféré prolonger la vie de la majorité actuelle. Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Renzi, Paolo Gentiloni, 62 ans, très proche de l'ancien président du Conseil, a été investi de la mission de former le nouveau gouvernement. Le Parti démocrate de Renzi gouvernera donc encore et préparera la nouvelle loi électorale en consultant les différentes formations politiques de droite comme de gauche. Matteo Renzi est rentré chez lui, en Toscane, mais ne compte pas quitter la politique ni la direction du parti. Le nouvel Exécutif restera, à part de rares exceptions, identique au précédent, sauf pour la diplomatie, poste de Gentiloni devenu vacant, qui pourrait aller au ministre de l'Intérieur sortant Angelino Alfano, de droite, mais d'autres noms sont également évoqués pour ce portefeuille stratégique. Le président Mattarella a eu le mérite de mener des consultations en un temps record, afin de limiter les conséquences de cette crise politique qui survient dans un moment délicat, avec une économie qui peine à retrouver un taux de croissance minimum et des citoyens en perte de confiance dans l'efficacité de la politique. Aujourd'hui, le nouveau chef du gouvernement Paolo Gentiloni se rendra au palais Quirinale, pour présenter sa formation ministérielle au chef de l'Etat, avant de se présenter devant le Parlement pour le vote de confiance. L'opposition menace déjà de boycotter ce gouvernement «clone du gouvernement Renzi». Mais rester au pouvoir pour une courte transition n'assainit pas le malaise qui règne au sein du PD, parti appelé à revoir sa politique envers les électeurs afin d'en récupérer les déçus. Ses détracteurs l'accusent de n'avoir pas tenu ses promesses d'alléger la pression fiscale, de créer des postes de travail et d'améliorer le niveau de vie des Italiens au faible pouvoir d'achat. Une fois la nouvelle loi électorale adoptée, le pays ira au vote et rien n'indique que le centre gauche aura toutes les chances de remporter un nouveau mandat législatif.