Selon le dernier rapport de l'OMS, le nombre de décès dus à la circulation routière a atteint 1,25 million en 2013. L'Afrique enregistre le taux de mortalité due aux accidents de la route le plus élevé, soit 26,6 décès pour 100 000 habitants (alors qu'il est de 9,3 en Europe). En Algérie, les statistiques du Centre national de prévention et de sécurité routière révèlent qu'en 2015, le pays a enregistré 35 199 accidents ayant entraîné 55 994 blessés et 4610 décès. Les causes de ces accidents sont à 95% liées au facteur humain, dont 87% des accidents impliquent le conducteur. Ces chiffres accablants confirment que les accidents de la route dans notre pays sont un fléau et qu'il est important d'agir à tous les niveaux. Ce n'est pas la seule responsabilité des autorités, qui, aujourd'hui, mènent des actions de sensibilisation et d'éducation aux dangers de la route et à l'importance du respect du code de la route. Ainsi, depuis des années, nous avons pu constater l'engagement de plusieurs entreprises pour soutenir les actions menées par les autorités, notamment les entreprises automobiles et nombre d'associations. Les compagnies d'assurance ont également un rôle à jouer, un rôle de conseil et de prévention du risque pour éduquer les plus jeunes et inciter les plus âgés à un changement de comportement sur la route. Cela passe, entre autres, par une réflexion du produit d'assurance automobile, de façon à responsabiliser le conducteur. Ainsi, la ligne de base d'une compagnie d'assurance est le produit, ce dernier doit être pensé de façon à inciter les conducteurs à plus de prudence. Cela se traduit par : 1- la clause de bonus-malus : c'est un système de réduction et de majoration de la prime d'assurance automobile à la date du renouvellement du contrat. La prime est généralement réduite (bonus) en l'absence de sinistre et majorée (malus) dans le cas contraire. Les conducteurs ayant un bonus paieront donc leur prime moins cher et ceux ayant un malus la paieront plus cher. Ce système incite ainsi les conducteurs à une plus grande vigilance au volant au risque d'avoir une majoration de leur prime d'assurance. Ce système pourrait être plus efficace et permettrait de mieux détecter les «mauvais» conducteurs par la mise en place du fichier national des conducteurs. Chez AXA, le bonus-malus est intégré au produit automobile depuis 2014 ; 2- appliquer des niveaux de franchises significatives : c'est le montant restant à la charge de l'assuré en cas de sinistre. Par exemple, pour une réparation de 60 000 DA, si la franchise mentionnée dans les conditions particulières est de 5000 DA, alors 55 000 DA sont à la charge de l'assureur. La franchise a pour principal objectif de responsabiliser. Chez AXA, les niveaux de franchise varient entre 5000 et 30 000 DA, en fonction de l'âge du conducteur. L'apport du digital Par ailleurs, certains assureurs ont entamé le virage digital en proposant une assurance automobile dont le prix évolue en fonction du comportement du conducteur. Il suffit de télécharger une application disponible sur smartphone et l'activer durant un trajet. L'application mesure la qualité de conduite de l'assuré suivant plusieurs paramètres (vitesse, intensité du freinage, prise de virage) et indique au conducteur sa note à la fin de chaque trajet. Les assurés dont la conduite a été jugée responsable auront une remise sur leur tarif au moment du renouvellement de leur contrat. En conclusion, le rôle d'un assureur dans la prévention et la sécurité routière est d'inciter et de motiver l'automobiliste à adopter une conduite exemplaire. Il peut également conseiller et prévenir les risques pour éduquer et participer au changement de comportement au volant d'un véhicule.