Les travaux du congrès de la Fédération nationale des travailleurs du transport (FNTT), affiliée à l'UGTA, ont débuté hier au complexe de construction de Zéralda (ouest d'Alger). Mohamed Maghlaoui, ministre des Transports, était présent à cette manifestation qui a vu, par contre, l'absence du premier responsable de la centrale syndicale Abdelmadjid Sidi Saïd, actuellement en déplacement à Vienne pour participer à la réunion du conseil d'administration du Bureau international du travail (BIT). Salah Djenouhet, chargé de l'organique au niveau de l'UGTA, et d'autres cadres de cette organisation, ont pris part à ce congrès qualifié unanimement par les participants d'important. La fédération du transport figure parmi celles qui pèsent de leur poids sur le terrain parce que tout simplement elle renferme un grand nombre d'entreprises relevant d'un secteur économique des plus névralgiques en Algérie, à savoir celui des transports. D'aucuns affirment que la tenue du 2e congrès entrant dans le cadre du renouvellement des structures de l'union intervient dans un contexte particulier caractérisé par la grève qu'observent actuellement les travailleurs de l'ETUSA et l'absence du secrétaire général de l'UGTA. « Ce congrès est important, il y va du devenir du secteur du transport ; malheureusement on ne constate aucun engouement. Il n' y a aucune dynamique visant à améliorer le secteur en question », dira un participant. Les congressistes de la FNTT procéderont à l'élection d'un nouveau secrétaire général, d'un nouveau secrétariat et débattront de la situation des entreprises avant d'adopter un programme de travail pour les cinq années à venir. Vingt-cinq entreprises, employant plus de 50 000 travailleurs, sont affiliées à la FNTT, outre les taxieurs, les transporteurs, les auto-écoles et les syndicats des examinateurs et de l'administration, les travailleurs des directions de transport au niveau des wilayas. Sur le plan syndical, M. Djenouhet a indiqué que l'UGTA a revu sa stratégie en la matière et la nouvelle vision tend vers l'adoption d'une nouvelle méthode d'organisation allant vers la spécificité. « Prochainement , nous allons créer de nouvelles fédérations. Ce projet entre dans le cadre de l'organisation de l'administration syndicale. Nous sommes en train de fournir des efforts pour améliorer notre organisation basée sur la spécificité », dira M. Djenouhet . « Dans ce sillage, il est prévu la création d'une fédération des ports et des dockers et de celle de l'information, la publication et l'impression. Les secteurs de l'information, de la publication et de l'impression étaient inclus dans la Fédération de l'enseignement supérieur, ce qui a empêché les travailleurs de ce secteur d'exprimer leurs revendications. Le secteur de la jeunesse et des sports aura également sa propre fédération », a expliqué M. Djenouhet L'UGTA compte actuellement 22 fédérations, dix d'entre elles n'ont pas tenu leur congrès, alors que les autres, de l'avis de M.Djenouhet devront les tenir, avant le prochain congrès de l'union, c'est-à-dire au courant du premier semestre 2007. Abordant une question d'actualité relative à l'entreprise du transport urbain et suburbain d'Alger ETUSA plus exactement à la grève de la faim entamée samedi par des ex-travailleurs de cette entreprise, M. Djenouhet a soutenu mordicus que le problème de la quasi-majorité des ex-travailleurs, dont le nombre dépasse la centaine, licenciés ou ayant quitté volontairement l'entreprise, au début des années 1990, et qui ont des droits, « a trouvé un accord qui a été conclu entre l'UGTA et la direction de l'entreprise pour la régularisation des travailleurs qui ont des décisions de justice pour leur réintégration. L'UGTA a pris sérieusement en charge le problème de ces travailleurs, qui est en train de se régler de manière graduelle », a-t-il souligné. Interpellé sur cette question, le ministre des Transports a quant à lui, tenu un autre langage. Il a estimé que ce problème ne relevait pas des prérogatives de son département, tout en insistant sur le fait que l'ETUSA (ex-RSTA) a été sauvée d'une liquidation grâce à un soutien de l'Etat, sur une décision du président de la République. « Nous ne pouvons pas surcharger cette entreprise d'un sureffectif qui pourrait lui être fatal. Nous considérons que c'est aux responsables de l'entreprise d'étudier et de considérer le moyen de reprendre ou pas des travailleurs qui ont des compétences et qui correspondent aux postes dont elle a besoin », a répondu le ministre, en indiquant que les travailleurs qui ont opté pour le départ volontaire ont eu leurs droits, donc ils ne peuvent pas demander aujourd'hui une réintégration. M. Maghlaoui a tenu à préciser, manière de mettre un terme au sujet, qu'il n'existe « aujourd'hui aucun dossier en suspens. J'invite par contre les personnes qui se sentent lésées à saisir la justice », dira-t-il. Quelque 25 000 travailleurs, parmi les 35 000 concernés par la question des salaires impayés, ont déjà perçu leurs salaires, a-t-on appris, hier, auprès de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA).