Il faut agir et sans tergiversation car il y a péril en la demeure» algérienne, presse le Parti des travailleurs (PT). Passant en revue les faits et méfaits marquants l'actualité de la semaine, le bureau politique du PT tire un bilan peu rassurant au triple plan politique, économique et social. Et c'est la tragique disparition du journaliste Mohamed Tamalt dans des conditions obscures qui retient l'attention du PT, qui dit «appuyer la quête légitime de la vérité sur sa mort, réclamée par sa famille». Une occasion pour le Parti des travailleurs d'exiger le respect absolu de la liberté de la presse. «Bien que ne partageant pas le travail journalistique du défunt, le bureau politique, tout en rappelant que le PT a de tout temps milité pour l'abrogation du délit de presse et considère qu'en toute circonstance l'emprisonnement de journalistes pour leurs écrits ou autres travaux journalistiques doit être à jamais banni, exige que soit respecté scrupuleusement ce principe absolu de la liberté de presse et que soient prévues d'autres formes de sanction pour tout dépassement qui, de surcroît, doivent être motivées par une justice indépendante», réaffirme le parti de Louisa Hanoune. Evoquant l'explosif climat social, le PT estime que si la «politique meurtrière», conséquence du choix de l'austérité, n'est pas stoppée, «elle risque de provoquer des situations imprévisibles avec de possibles conséquences fâcheuses pour la sécurité nationale». Il exhorte ainsi une nouvelle fois le président de la République «à ordonner l'arrêt de cette politique suicidaire». Les nombreux mouvements de contestations qui touchent plusieurs secteurs d'activités et de catégories sociales en sont un signe qui ne trompe pas. Et c'est dans ce sens que le PT rejette le retour aux politiques qui ont «ruiné le pays, notamment la privatisation des entreprises publiques sous forme d'un pseudo-partenariat public-privé». Dans son communiqué au vitriol et à fragmentation, le bureau politique du PT est manifestement stupéfié de l'activisme de l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, dont le nom est associé à de multiples scandales de corruption. Le PT exprime «sa consternation concernant l'activité débordante de l'ex-ministre de l'Energie, Chakib Khelil, qui, au lieu de s'expliquer devant la justice sur les scandales de corruption qui le concernent, trouve des espaces publics pour professer et promouvoir la fin du caractère social de l'Etat, le retour à l'endettement extérieur et à la privatisation des entreprises publiques». L'autre responsable politique qui essuie les salves du parti est l'actuel ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, en raison de la sulfureuse affaire du produit RHB. «Par-delà les conséquences de telles pratiques frauduleuses dans un secteur aussi névralgique que la santé, c'est l'implication du ministre de la Santé en personne et de médias dans la propagande en faveur d'un produit qui n'a pas eu l'aval des institutions compétentes qui pose sérieusement problème», dénonce Louisa Hanoune. Et, naturellement, l'épisode chaotique du Forum économique africain n'a pas échappé à l'œil vigilant et critique du PT. «En effet, ce qui est appelé ‘‘incident protocolaire'' a révélé un degré de décomposition politique jamais atteint, montrant à la fois la fragilité des institutions et la puissance de l'argent et des lobbies qui ont prospéré à l'ombre de l'Etat, au point de rivaliser avec ce dernier dans ses missions régaliennes, la diplomatie», blâme le PT. Dans la série des scandales qui ont rythmé la vie nationale et qui ont surtout heurté l'opinion au plus haut point, celui de la rafle des migrants subsahariens est le summum de l'avilissement. A ce propos, le BP de la formation de Mme Hanoune «dénonce vigoureusement les propos indignes, déshonorants et aux relents racistes de prétendus militants des droits de l'homme stigmatisant des populations en détresse qui méritent, conformément aux traditions séculaires de notre peuple, accueil, solidarité et prise en charge multiforme». Le PT interpelle à cet effet les autorités «pour que cesse toute opération de rapatriement de réfugiés à partir de notre territoire et pour ordonner des actions concrètes pour régulariser leur séjour dans notre pays». En somme, le décompte sombre de la semaine établi par le PT résume un état d'urgence politique et moral du pays. A l'incertitude s'ajoute l'inquiétude. Le PT en appelle au chef de l'Etat pour qu'il «ordonne l'arrêt de la marche vers l'abîme».