Le PT a commenté le scandale du Forum africain sur l'investissement, accueilli récemment par l'Algérie, y voyant l'expression d'"un degré de décomposition politique jamais atteint". Le Parti des travailleurs, dont le Bureau politique s'est réuni hier, a réaffirmé sa position de principe quant à la problématique de l'emprisonnement des journalistes, revenue brutalement sur le devant de la scène avec le décès tragique durant la période d'incarcération du journaliste Mohamed Tamalt. Le parti de Louisa Hanoune considère, en effet, qu'"en toute circonstance", l'emprisonnement de journalistes pour leurs écrits ou autres travaux journalistiques "doit être à jamais banni". Dans son communiqué rendu public hier, le PT a exigé que soit observé "scrupuleusement" ce principe du respect absolu de la liberté de la presse et que soient prévues "d'autres formes de sanctions pour tout dépassement qui, de surcroît, doivent être motivées par une justice indépendante". Bien qu'affirmant "ne pas partager" le travail journalistique du défunt, le PT assure appuyer "la quête légitime de la vérité sur sa mort, réclamée par sa famille". Au cours de la réunion d'hier, le BP du PT n'a pas manqué d'aborder l'affaire dite du produit "RHB" qui fait actuellement les choux gras de la presse, la qualifiant de "scandaleuse" et ne lésinant pas sur les mots pour dénoncer le comportement des responsables du secteur de la Santé, à leur tête le ministre en personne, et de certains organes de presse dans ce dossier. "Par-delà les conséquences de telles pratiques frauduleuses dans un secteur aussi névralgique comme la santé, c'est l'implication du ministre de la Santé en personne et de médias dans la propagande en faveur d'un produit qui n'a pas eu l'aval des institutions compétentes qui pose sérieusement problème", relève le parti qui salue, dans le même temps, la réaction "prompte et énergique" du ministre du Commerce. Le PT est, par ailleurs, longuement revenu sur l'ahurissant scandale du Forum africain sur l'investissement, accueilli récemment par l'Algérie. "Sans rentrer dans les détails de ce scandale très largement rapporté et commenté par le presse nationale", le BP du PT note que "malheureusement", le temps a confirmé "les préoccupations maintes fois exprimées" par le parti sur "le danger mortel que constitue le mélange de l'argent avec la politique sur l'Etat". Pour le PT, "ce qui est appelé incident protocolaire a révélé un degré de décomposition politique jamais atteint, montrant à la fois la fragilité des institutions de l'Etat et la puissance de l'argent et des lobbies qui ont prospéré à l'ombre de l'Etat au point de rivaliser avec ce dernier dans ses missions régaliennes, à savoir la diplomatie". Une telle situation amène le parti de Louisa Hanoune à s'adresser directement au président de la République "pour qu'il ordonne l'arrêt de la marche vers l'abîme, de la politique de pillage, de dilapidation des deniers publics dans des marchés douteux". Le BP du PT exprime, par ailleurs, son "indignation" suite aux propos jugés par le parti "indécents" du ministre des Finances qui avait évoqué un possible effacement des 7 000 milliards de dinars de créances dues à l'Etat par différents acteurs qui, relève le communiqué, "ont spolié le Trésor public par divers moyens". Le PT annonce, enfin, la tenue du congrès de la jeunesse du parti prévue les 23 et 24 décembre et de la réunion de la Coordination de l'Entente internationale des travailleurs et des peuples qu'accueillera le PT les 20 et 21 décembre. Hamid Saïdani