Saisissant l'occasion de la tenue de la réunion du bureau de wilaya du PT, Louisa Hanoune, dans son allocution, a tiré à boulets rouges sur la gestion de l'ex-ministre de l'Energie et des Mines. «Chakib Khelil doit rendre des comptes et une enquête doit être ouverte immédiatement pour dévoiler le trafic et les connivences qu'il y a eu dans l'affaire d'ENOR», a indiqué la secrétaire générale du Parti de travailleurs (PT) Louisa Hanoune, lors de la réunion du bureau de wilaya d'Alger, organisée hier au niveau de la capitale. Cette rencontre a été l'occasion pour présenter une évaluation du bilan d'activités politique et organique du parti. L'entreprise d'exploitation des mines d'or en Algérie ENOR était au centre du rapport présenté par Louisa Hanoune. Cette dernière a considéré que «la complicité» de l'ex-ministre de l'Energie et des Mines était flagrante. «Le GMA est une société imaginaire établie pour accaparer les 52% de l'entreprise nationale ENOR», explique-t-elle en s'interrogent sur les raison qui ont poussé la Banque extérieure d'Algérie à accorder un prêt de 67 millions de dollars. «Chakib Khelil a couvert ce scandale et il doit être jugé», précise-t-elle. D'ailleurs, elle a appelé le gouvernement à prendre une décision souveraine pour la nationalisation des entreprises privatisés depuis 2005. La conférencière est revenue sur la crise rencontrée par des entreprises nationales après leur privatisation, comme ce trouve être le cas de l'entreprise nationale du gaz industriel (ENGI), spécialisée dans les gaz destiné aux hôpitaux et dont le partenaire allemand détient 66% des actions ou bien l'entreprise d'aluminium ALGAL de M'sila où les travailleurs «appellent à sa nationalisation, chose appuyée par le PT». Revenant sur les consultations politiques ressentes, la secrétaire générale du PT a demandé à ce que des décisions à la hauteur de ces concertations soient prises. «J'appelle le président de la République à prendre des résolutions audacieuses qui répondent aux exigences de la situation exceptionnelle que connaît le pays et opère la rupture avec les pratiques du régime du parti unique», a-t-elle déclaré. En ce sens, l'oratrice a souligné l'importance et l'urgence de cette démarche pour «l'instauration des bases d'un amendement de la Constitution qui consacrera le principe de séparation entre les pouvoirs et donnera lieu à l'élection d'une assemblée constituante démocratique et au renouvellement des institutions de l'Etat», a-t-elle expliqué. Concernant le mouvement de débrayage entrepris par le personnel navigant non commercial (hôtesses et stewards), l'intervenante a défendu l'action légitime et bien organisée des grévistes pour des revendications sociales. Ces dernières sont «réalisables», selon Hanoun, puisque «le gouvernement dispose de ressources nécessaires pour répondre aux revendications de ce personnel», d'autant plus que «les autres corps ont bénéficié de 100% d'augmentation (vétérinaires), alors pourquoi cela ne serais pas le cas des hôtesses et des stewards». Cependant, l'ex-candidate à la Présidentielle de 2009 a prévenu que dans le «cas où les négociations actuelles connaissent un blocage, ça ne sera pas la responsabilité des PNC, mais plutôt celle de l'autre camp», a-t-elle averti. Au sujet de la visite de la rapporteuse spéciale de l'ONU sur le logement, effectuée du 9 au 19 du mois courant, Louisa Hanoune a dévoilé sa déception quant aux conclusions présentées. «Son rapport était évident. Nous savons qu'il y a corruption et trafic, mais pourquoi elle ne s'est pas plus plongée sur les raisons qui sont derrière cette situation. Nous n'avons pas attendu cette femme pour demander à l'Etat l'aide au loyer et d'autres propositions lesquelles ont été rejetées par l'APN».