Le 4 juillet 2016, le conseil pédagogique du département des sciences de la matière, qui relève de la faculté des sciences et de la technologie, décide après délibération d'exclure des étudiants de première année de licence pour absence prolongée des cours et ceux dont le nombre d'absences répétées ne pouvait leur permettre d'accéder en deuxième année. Le conseil en question, qui s'est référé aux dispositions de l'article 57 de la décision 711, ainsi qu'à la décision 712, relatives à la gestion pédagogique dans les institutions universitaires. L'étude des demandes de recours soumises à l'appréciation de la commission compétente a eu lieu le 13 juillet de la même année, mettant ainsi fin à toutes les procédures légales devant être appliquées dans pareil cas. Une correspondance (n°288 du 2 octobre 2016) émanant du vice-rectorat de la formation supérieure dans les 1er et 2e cycles, la formation continue, les diplômes et la formation supérieure de graduation a été adressée au doyen de la faculté précitée où il a été demandé des explications sur les résultats des délibérations du conseil pédagogique des étudiants de première année du département de sciences de la matière ainsi que les exclusions décidées pour l'année pédagogique 2015-2016. Une démarche jusque-là acceptable dans le cadre du suivi des différentes facultés et départements de l'université. La réponse à cette première correspondance connaîtra une série de répliques de la part dudit vice-rectorat, où il est demandé au chef de département des sciences de la matière de «revoir les délibérations conformément à la décision 712» (correspondance n°427 du 25 novembre 2016). Suivront plus de dix autres demandes et réponses à des lettres explicatives s'agissant de la liste des étudiants ayant fait l'objet d'exclusion conformément aux textes légaux. Des réponses seront fournies par le département en question, mais point de révision des délibérations et des procès-verbaux des recours. Les membres de la commission ayant jugé légales leurs décisions qu'ils qualifient de souveraines et sans suite, et ce, conformément aux décisions 711 et 712. Un niet de la part des enseignants, qui refusent de provoquer un précédent de plus sachant que certains parmi eux ont révélé le nom d'une étudiante exclue, qu'un centre décisionnel veut crânement inscrire en deuxième année, quels que soient ses résultats et l'état des fiches d'assiduité. Le vice-rectorat continue ses envois et rappels jusqu'au 28/11/2016 pour charger enfin le doyen de la faculté du dossier. Lequel doyen, encouragé probablement par le vice-rectorat, signera le texte suivant en réponse au refus du chef de département de convoquer les membres du conseil pédagogique cinq mois après les délibérations: «J'ai le regret, honorable monsieur, de vous informer que votre réponse est assimilée à une mascarade dénuée de fondements légaux en justifiant votre position irresponsable par le recours à l'article 53 de la décision 711(…)». Exclue à Souk Ahras, inscrite à Annaba Les enseignants qui ont pris attache avec El Watan ont tenu à résumer toute cette affaire en quelques phrases. «Cette longue campagne qui dure depuis le mois de juillet de l'année en cours et toutes ces pressions exercées contre notre collègue le chef de département des sciences de la matière sont parties d'une vaine tentative de troc des valeurs immuables de l'université – pôle de rayonnement, de savoir et aussi lieu où probité et correction sont censées être de rigueur – contre les vœux d'une caste voulue au-dessus des lois et de la raison (…) nous refusons d'abdiquer et nous irons jusqu'à livrer à l'opinion publique les détails de cette affaire qui tourne autour d'une étudiante exclue à Souk Ahras en première année et actuellement inscrite à l'université de Annaba en deuxième année», a déclaré le chef de file du groupe d'enseignants protestataires. Ses accompagnateurs ont fait état de cas similaires dans les autres facultés de l'université de Souk Ahras.