Dès la rentrée prochaine, le secteur de l'enseignement supérieur présentera une trentaine de nouvelles offres de formation professionnalisante. «Dans le cadre d'accords internationaux, nous présentons dès septembre prochain des formations à caractère professionnalisant qui tiennent compte des besoins du secteur socioéconomique», informe le directeur général de l'enseignement et de la formation supérieurs. «Grâce aux projets de coopération, comme le projet européen Coffee (Co-construction d'une offre de formation à finalité d'employabilité élevée), nous avons mis en place 30 offres de formation dans les réseaux électriques ou les énergies renouvelables, par exemple, qui sont validées et expertisées», annonce Noureddine Ghouali. Depuis quelques mois, le secteur de l'enseignement supérieur semble prendre conscience de l'importance de la relation étroite entre l'université et le secteur socioéconomique, aidé en cela par l'adhésion de plus en plus remarquable des entreprises dans cette optique. Saisissant enfin l'importance de former en ayant comme finalité l'employabilité et l'innovation en lieu et place de la dispense de diplômes, le tertiaire (enseignement supérieur) commence à élaborer des formations en prenant en compte les besoins réels des recruteurs, aussi bien en termes de cursus que de contenu. «Nous avons adopté les nouveaux mécanismes et une méthodologie nouvelle pour lancer une offre de formation. Il ne s'agit plus d'ouvrir une spécialité parce qu'un encadreur ou un groupe d'enseignant souhaite le faire. Actuellement, cela nécessite plus d'une année pour ouvrir une spécialité. C'est tout le temps nécessaire pour faire une étude exhaustive et répondre à des besoins réels», précise M. Ghouali. En fait, pour élaborer une telle offre de formation, le ministère a dû, comme le prévoient les mécanismes modernes, tenir compte du secteur socioéconomique qui est le premier «client» de l'université. «Nous essayons de voir comment impliquer ce secteur, y compris dans la construction des programmes. C'est le secteur socioéconomique qui nous permettra, après, de placer nos diplômés et de prendre en charge les étudiants stagiaires. Donc il doit s'impliquer, même pour nous dire comment établir l'offre de formation», poursuit M. Ghouali. Souvent remise en question par les recruteurs et chefs d'entreprise, la formation universitaire souffre du manque de préparation des diplômés au monde du travail. Inadaptation des programmes et des cursus, insuffisance de travail de terrain, inadaptation au travail en groupe… et autres carences ont fait du diplômé du supérieur un employé auquel l'entreprise doit garantir un temps (et un budget) de mise à niveau que l'entité économique rechigne souvent à céder. Mais avec les nouvelles formations professionnalisantes, l'étudiant devra effectuer un cursus combinant l'apprentissage théorique (recommandé par les entités socioéconomiques) inculqué dans l'enceinte de l'établissement supérieur, et des périodes de stage et de travaux pratiques dans l'entreprise. Ce qui éliminera ce sentiment de dépaysement qu'il rencontre dans l'univers du travail.