Terrible, la troisième ville du pays ferme tôt ! Tous les commerces du centre-ville et bien au-delà baissent rideau dès 18 h, hormis un ou deux épiciers du coin. Seuls le trottoir et la chaussée restent ouverts pour le vente du… pain ! Dans des conditions pour le moins repoussantes. Et voilà que les Constantinois, en attente d'une décision ferme des responsables pour obliger les commerces à prolonger les horaires d'ouverture, en attente surtout d'un renforcement conséquent en moyens humains et matériels des instances en charge de l'hygiène, apprennent l'institution par les autorités d'un prix pour récompenser le commerce du centre-ville le mieux tenu, et qui présente la meilleure devanture…. Se peut-il alors que les commerçants des artères du centre s'ébranlent pour cette trouvaille ? Rien n'est moins sûr, d'autant qu'ils restent les seuls à imposer à tous un état de siège permanent, rechignant à dépenser le moindre sou ou à prolonger l'ouverture de leur boutique. A ce jour et après l'appel du pied lancé depuis une semaine déjà par le wali, les commerçants affichent une indifférence et/ou une ignorance totale de la chose. Mais une fois les belles devantures installées, le pain regarnira-t-il pour autant les boulangeries ? Et prêt à être servi par un monsieur tout de blanc vêtu et dans des conditions d'hygiène acceptables ? Qu'auront gagné sinon les Constantinois ? En attendant, la vitrine officielle étale un constat bien amer. La réhabilitation du centre-ville, l'harmonisation ainsi que la coordination des différentes interventions des pouvoirs publics mais surtout la réglementation organisant les commerces du centre-ville ne peuvent être et se faire à contre-sens de la raison et de l'intérêt public. Moralité : les belles vitrines ou devantures, à elles seules, ne peuvent faire de belles villes.