Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, a annoncé la mise en place d'une commission nationale des élections, lors de la réunion du bureau politique le 25 décembre. Cette structure de plus d'une centaine de membres regroupera les membres du bureau politique, du comité central, des deux Chambres du Parlement et des mouhafedhs et devrait se pencher sur l'ensemble des opérations en vue des prochaines législatives. «C'est une commission qui doit mettre en place la stratégie pour les législatives», déclare Hocine Khaldoun, membre du bureau politique et chargé de la communication. Dès cette annonce, plusieurs noms ont circulé pour renforcer cette structure. On parle de l'ancien président de l'APN, Abdelaziz Ziari, qui s'est vu confier par le secrétaire général du parti la mission d'encadrer les préparatifs de la campagne électorale, ou Amar Tou, ancien ministre, qui entretient de bonnes relations avec le chef du FLN et qui plaide pour un cinquième mandat du président Bouteflika. «M. Ould Abbès va vouloir ajouter des personnalités qui lui sont proches pour donner l'illusion de l'unité», juge un ancien membre du comité central. Quoi qu'il en soit, cette annonce n'est pas de nature à améliorer les rapports, déjà tendus, entre les redresseurs et le secrétaire général, d'autant que depuis plusieurs semaines, une partie de poker menteur se joue entre les deux groupes. Si le chef du FLN s'attribue un satisfecit pour la réalisation de la «première phase» de son mandat, avec «l'unification des rangs du parti» et le retour des militants récalcitrants, chez les redresseurs, on ne partage pas son enthousiasme et on réfute sa démarche. Ils considèrent que le parti ne parviendra pas à réaliser le même score que lors des législatives de 2012. «Si on continue ainsi, on n'aura jamais 204 sièges», affirme un cadre du parti proche des contestataires. Dès l'arrivée à la tête du parti de Ould Abbès, les redresseurs ont réclamé l'installation d'une instance transitoire rassemblant tous les contestataires au sein du parti autour d'un seul objectif : «Réussir les prochaines législatives pour demeurer la première force politique.» «Face à la situation exceptionnelle que traverse le parti, nous estimons qu'il faut un cadre exceptionnel», juge un membre du groupe des contestataires. Pour l'heure, M. Ould Abbès préfère faire la sourde oreille et continuer de s'appuyer sur le BP actuel. Il est persuadé de sa démarche et l'a encore affirmé à l'issue de la réunion du bureau politique en annonçant la «mobilisation totale» pour les prochaines échéances électorales et sa détermination à accompagner le programme du président de la République, tout en appelant l'ensemble des acteurs politiques à «une contribution positive et à réunir les conditions en y participant et en se référant à la volonté du peuple». Cette mise au point vise le FFS et les déclarations de son premier secrétaire, Abdelmalek Bouchafa, qui avait qualifié la majorité parlementaire «d'imposteur qui a fait passer la loi de finances 2017 par la force» Ces propos avaient provoqué le départ précipité de Ould Abbès sous les huées des militants du FFS.