Dans l'espoir d'offrir un toit à leurs familles, six citoyens de la ville de Sétif achètent une parcelle de terre à vocation d'habitation. Implanté non loin de Kaaboube, plus précisément en face des bâtiments des Italiens, le terrain fait l'objet d'une procédure administrative. D'autant plus que l'acte administratif est publié par la conservation foncière le 12 décembre 1995. Propriétaire du terrain, la commune vend ladite parcelle d'une superficie de 13 372,25 m2 à l'agence foncière. Laquelle obtient un certificat de morcellement le 5 mai 1997. Le document précité sera publié à la conservation foncière trois jours après.
Le processus se termine par l'établissement des actes notariés dont l'un d'eux est signé le 8 novembre 1997. Celui-ci est publié par la conservation foncière. Heureux d'avoir ficelé le dossier, les acquéreurs d'une parcelle de 200 m2 vont pouvoir enfin se lancer dans l'aventure de l'autoconstruction. L'ardeur des bénéficiaires est vite refroidie par des blocages. Pour preuve, les décideurs de l'ombre apposent leur niet, refusent de délivrer le permis de construire. Croyant à un banal malentendu, les nouveaux propriétaires, forts des documents en leur possession, frappent à toutes les portes, saisissent différentes instances, transmettent des courriers et recours en vain. Sans aucun motif valable, le permis de construire est gelé par la commune de Sétif. Celle-ci se distingue, une fois de plus, par les deux poids, deux mesures.
L'institution précitée trouve toujours moyen de régler les problèmes les plus complexes, mais quand il s'agit de dossiers de certains citoyens ayant bénéficié d'un lot très bien «situé» et dont la valeur marchande est importante, a brandi de fallacieux argumentaires. Flairant les intentions de certains barons à l'affut du moindre lot marginal, une des six familles s'est rapprochée de notre bureau. «Pour on ne sait quelle raison, la commune de Sétif refuse de nous délivrer le permis de construire. Les 5 bénéficiaires et mon mari avaient effectué les démarches avec les instances concernées, mais hélas, aucune d'elles n'a estimé devoir régler ce problème qui traine depuis dix-huit longues années. Depuis, un problème de santé sérieux rend ma mobilité réduite et douloureuse ; monter les escaliers de l'immeuble où j'habite m'est pénible. De grâce Monsieur le wali aidez-nous à obtenir ce permis de construire, qui pour ma part, changera ma vie et celle de ma famille.», dira l'épouse d'un des acquéreurs de la parcelle convoitée vraisemblablement par la maffia locale du foncier. Ce cri de détresse sera-t-il entendu?