Le spectre de la sécheresse plane encore sur le secteur agricole dans la wilaya de Bouira. Les dernières pluies qui se sont abattues dans plusieurs régions du pays pendant quelques jours n'ont pas arrosé suffisamment la wilaya. Même les neiges sont absentes sur les cimes du Djurdjura. C'est la même situation vécue durant l'hiver de l'année écoulée, provoquant des pertes énormes pour le secteur agricole de la wilaya, notamment la céréaliculture. La superficie emblavée durant la campagne de labours-semailles d'octobre dernier est de près de 70 000 ha. «Le lancement de cette campagne est intervenu après les quelques pluies des mois de septembre et octobre. Ce qui a permis un bon départ pour la céréaliculture. Malheureusement, le calendrier de la pluviométrie est totalement bouleversé ces dernières années. Le climat tend vers une anarchie pluviométrique, au détriment de la céréaliculture. Sous de telles conditions climatiques, le cycle de croissance des céréales risque d'être affecté sérieusement», explique Akli Moussouni, agronome et expert en développement. La compensation de ce manque en pluviométrie via l'irrigation tarde à se concrétiser. «Les eaux des barrages que compte la wilaya de Bouira sont destinées uniquement à l'alimentation des foyers en eau potable et à l'irrigation de la pomme de terre, ce qui lèse d'autres cultures importantes, à l'instar des céréales et des légumes secs», déplore notre interlocuteur, qui ne cache pas ses craintes face à la baisseent du niveau des nappes phréatiques et des forages. «Il faut absolument asseoir une nouvelle politique visant la réduction du gaspillage de l'eau. Pour cela, il est impératif d'investir dans les équipements pour optimiser le peu du volume d'eau destiné à l'irrigation», conclut l'expert.