- Soufiane Djilali, président de Jil Jadid «Le gouvernement est gravement défaillant sur tous les plans» Le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, a vivement critiqué le gouvernement de Abdelmalek Sellal et sa gestion qui conduit, selon lui, le pays à sa perte. Dans une déclaration mise en ligne hier sur sa page facebook, le premier responsable de Jil Jadid, qui veut un changement radical du système politique, estime qu'avec les derniers événements enregistrés à Béjaïa, «le pays entre dans une tourmente qui peut s'avérer gravissime. Pour le moment, seules quelques wilayas du Centre, avec Béjaïa et Bouira en particulier, vivent une forme d'insubordination civile avec une violence relativement contenue». «Qu'en sera-t-il dans les heures et les jours qui viennent ? La révolte pourrait être contenue, mais la déstabilisation est inévitable», a-t-il affirmé. Soufiane Djilali décrit ainsi des «autorités publiques effarées devant ce mouvement de colère qui risque de faire tache d'huile». Pour ce chef politique, il ne s'agit nullement d'un phénomène surprenant ou d'événements inattendus. Il estime que «les prémisses étaient là depuis des semaines, voire des mois, sans que le gouvernement n'en tire les bonnes conclusions». «Aux tentatives de banalisation de la situation de M. Sellal dans son dernier discours ‘‘hors sujet'', la population vient de répondre en réitérant sa motion de censure à un gouvernement gravement défaillant sur tous les plans», a-t-il relevé tout en regrettant que «dans cette période difficile au plan financier et économique pour le peuple, les gouvernants continuent leur politique arrogante en affichant les figures emblématiques de la corruption qui ont saigné le pays et pensent aller impunément vers des élections législatives préfabriquées». Soufiane Djilali considère que l'Algérie se dirige, d'un pas assuré, vers le désordre général. Et pour cause, «l'entêtement de M. Bouteflika à rester au pouvoir pour un quatrième mandat quoi qu'il en coûte à ses concitoyens, le soutien qu'il a obtenu des milieux politiques et affairistes sans conscience patriotique, l'effondrement des valeurs morales au sein des appareils de l'Etat, les atteintes aux libertés et aux droits des citoyens, la politique de fuite en avant au plan économique et social…» Tout cela mènera, selon lui, de manière inéluctable, «le pays vers le moment fatidique où les ressorts internes à ce système se briseront». Soufiane Djilali craint des conséquences graves sur «l'avenir de plusieurs générations». «Ce 2 janvier 2017 restera dans la mémoire des Algériens comme le symbole de l'échec total du régime et de ses hommes et le début de sa fin, que nous souhaitons la plus rapide possible pour ne pas sombrer dans un enlisement morbide», a-t-il soutenu. Et de conclure : «Dans tous les cas de figure, M. Bouteflika et tous ceux qui ont été complices de ses politiques assumeront la responsabilité historique de cette situation.» - Le FFS critique le pouvoir Le FFS a exprimé son inquiétude quant aux violences ces derniers jours dans la wilaya de Béjaïa. Suivant «avec beaucoup d'attention l'évolution de cette situation porteuse de risques de développements chaotiques ainsi que les tentatives de faire basculer la wilaya dans la violence», le FFS a dénoncé, dans un communiqué signé par le premier secrétaire fédéral de Béjaïa, Rachid Chabati, «l'obstination du pouvoir à s'opposer à toute alternative politique démocratique et à une sortie de crise consensuelle ainsi que l'acharnement à détruire les cadres d'organisation et de débats citoyens», ce qui pousse «certaines catégories de la population à recourir à la violence». «Le FFS a milité, il milite et il militera pour le droit de grève et de la manifestation pacifique pour exprimer les doléances légitimes de la population. Il a toujours appelé les Algériennes et les Algériens à se mobiliser et à s'organiser pacifiquement pour revendiquer leurs droits tout en faisant preuve de lucidité, d'esprit de discernement et de rejet de la violence», souligne-t-il tout en lançant un appel à la population et particulièrement aux jeunes de la wilaya de Béjaïa à la vigilance pour «déjouer les manœuvres des apprentis sorciers». Le FFS dit «renouveler» sa proposition de concertation et de dialogue en vue de réaliser «un consensus national seule alternative à la dictature de la violence d'où qu'elle vienne». - Le RAJ dénonce l'absence de «canaux de dialogue» Le Rassemblement Action Jeunesse (RAJ), une organisation dédiée à la jeunesse, a réagi hier à la grève des commerçants observée à Béjaïa depuis le 2 janvier, qui a été suivie par des actes de violence et de sabotage dans plusieurs localités de la wilaya. Le RAJ estime, dans un communiqué, que ces émeutes et manifestations qui prennent de l'ampleur ces derniers temps dans tout le territoire national sont «un indice d'une crise profonde et multidimensionnelle que vit l'Algérie et de l'incapacité des pouvoirs publics à apporter des solutions concrètes aux problèmes que vivent les citoyennes et citoyens algériens depuis des décennies». Cette organisation considère que cette «expression du désarroi et de violence» est aussi «le résultat de l'absence de canaux de dialogue et de communication et de l'étouffement des outils de médiation à travers des lois qui restreignent la liberté d'expression, d'organisation et d'association en l'occurrence la loi 12/06 sur les associations». Le RAJ interpelle dans ce sillage les pouvoirs publics sur la situation qui prévaut à Béjaïa et sur l'instabilité dans laquelle se trouve le pays. «Ces manifestations sont appelées à se multiplier si les autorités ne prennent pas des mesures adéquates et concrètes sur le terrain», ajoute-t-on dans le même communiqué. Cette organisation appelle les citoyens à être vigilants et à s'organiser d'une manière pacifique pour éviter toutes tentatives de manipulation et de sabotage et pour faire aboutir leurs revendications. Le RAJ condamne la violence d'où elle vienne et considère que «l'instauration d'un Etat de droit et de justice sociale qui garantit toutes les libertés et l'exercice de la citoyenneté est le seul rempart aux dangers qui guettent le pays».